
Un conflit est une situation où deux ou plusieurs individus ou groupes poursuivent des objectifs ou des ambitions qu’ils ne pensent pas pouvoir partager avec l’autre camps. Ce terme s’applique chaque fois que deux parties, individus ou groupes, vivent un désaccord comme un rapport de forces. Pour renforcer les compétences des journalistes en période de conflit, 100 jeunes journalistes, blogueurs et activistes des régions de Koulikoro, Ségou, Sikasso et du district Bamako ont participé à cette initiative, du 10 au 28 septembre 2024. La cérémonie d’ouverture, qui s’est tenue au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) le 10 septembre 2024, a été présidée par le Ministre de la Communication, de l’Économie Numérique et de la Modernisation de l’Administration, M. Alhamdou Ag Ilyène.
Le rôle du journalisme, qu’il s’agisse d’informer le public ou de tenir les responsables et détenteurs de pouvoir redevables, ne peut être sous-estimé. Une presse libre et responsable est la pierre angulaire de toute société moderne, jouant à la fois le rôle de gardien et de tribune pour le libre échange d’idées souligne l’Ambassadrice des États-Unis au Mali.
Alhamdou Ag Ilyène a mis en avant l’importance de l’engagement des journalistes dans la couverture des événements. Il a également insisté sur le rôle double de l’information, qui peut être un vecteur de paix et de débat démocratique, mais aussi une source de discorde lorsqu’elle véhicule des fausses nouvelles. Il a ainsi exhorté les journalistes à vérifier et revérifier chaque information avant de la diffuser.
Lors de cette formation, le formateur Salif Sanogo, ancien directeur de l’ORTM, dans présentation affirme que, dans le journalisme en contexte de conflit, le reportage dépasse la simple description de la violence. Il mentionne que les violences sont dénoncées par des personnes, mais ne sont ni cachées ni ignorées ; elles sont présentées comme des accusations plutôt que comme des faits bruts.
Il a également précisé que l’exactitude, l’impartialité et la responsabilité sont les normes fondamentales d’un journalisme fiable. Ce dernier doit inspirer confiance et s’appliquer à chaque aspect du métier, que ce soit dans l’attribution des reportages, la rédaction des articles ou des titres, le montage des enregistrements, ainsi que dans la réalisation, la production ou la gestion des salles de rédaction.
Aucune information ne vaut une vie : il est préférable de laisser passer un scoop que de risquer de devenir le sujet de l’actualité. Les contenus satiriques et les parodies peuvent diffuser de la désinformation en dépit de leur intention humoristique. Bien que les créateurs sachent que ces informations sont fausses et les partagent pour le rire, il existe un risque que les gens, en ne comprenant pas l’intention, les prennent pour des faits réels.
Ce programme de formation, financé par le Bureau de la Démocratie, des Droits de l’Homme et du Travail du Département d’État Américain, a pour objectif de fournir à 100 jeunes journalistes, blogueurs et activistes de Bamako, Koulikoro, Ségou et Sikasso les compétences nécessaires pour produire des reportages éthiques et sécurisés, notamment dans des contextes difficiles. La capacité à réaliser des reportages précis et éthiques, surtout en période de conflit, est essentielle pour le bon fonctionnement de toute société, et cet atelier a pris fin par la remise des certificats aux participants.
YAC