Une vie numérique à 500 F CFA par jour pour ces jeunes femmes
A l’ère numérique, les réseaux sociaux occupent une grande place dans nos quotidiens et même ceux qui y étaient plus réticents, ont trouvé une plateforme qui leur convient notamment les aides ménagères. Elles ont trouvé que ces plateformes comme moyen de se connecter et de s’exprimer et certaines d’entre elles ont reçu à créer des contenus contrairement à d’autres.
Elles dépensent une part de leurs salaires dans les forfaits pour avoir la connexion sur les réseaux et finalement au moment de rentrer au village, certaines se retrouvent les mains presque vides, sans trousseaux de mariage ni économies, faute d’avoir priorisé la connexion soit à force de dépensé 500f chaque jour.
Se connecter est devenu un moyen de divertissement
Les salaires souvent modestes, est une source de revenus précieuse. Une grande partie de ces jeunes femmes choisissent de se consacrer aux réseaux sociaux, voyant cela comme un investissement dans leur socialisation, leur bien-être et, parfois, une bouffée d’air face à la solitude. Pour elles, se connecter est devenu un moyen de rester en contact avec leur famille, de se divertir, mais aussi d’échanger avec d’autres personnes de leur milieu social.
Trop de temps et d’argent sur les réseaux sociaux : des aides domestiques et leurs employeurs témoignent
Fatoumata Coulibaly, 20 ans je passe une grande partie de mon temps sur tiktok et whatsapp même en plein travail, je me connecte pour discuter avec mes amies ou ma famille. Ce sont les seules personnes avec qui je parle souvent, car je suis loin de ma maison. J’utilise toutes mes économies pour m’offrir un forfait internet. Ce n’est pas facile, mais c’est important pour moi. Parfois, j’ai l’impression d’avoir une autre vie, comme si je pouvais m’échapper un moment du quotidien difficile ; des fois même ma patronne se plaint quand je ne fais pas le travail à sa guise.
Aïcha Camara, 18ans je passe tellement de temps sur tiktok à regarder des vidéos que ça m’empêche parfois de dormir la nuit et le matin je serais pas en forme faire le travail. Et puis, il y a aussi quand je vois certaines de mes amies qui postent des vidéos, je me sens mal car ce moyen me manque.
Tata Diallo, parmi nous, quatre consœurs ont exprimés un profond regret concernant leur l’utilisation excessive des réseaux sociaux. Elles s’expliques que certaines dépensent presque la moitié de leur salaire pour acheter des forfaits internet, au moment de retour au village elles sont en larmes.
Explique-t-elle aussi, souvent je pouvais dépenser jusqu’à 1 000 F CFA par jour rien que pour me connecter. Depuis que je n’ai plus de téléphone androïde, j’ai commencé à faire des économies.
Du côté des employeurs :
Oumou Traoré, vendeuse, une fois, j’ai entendu l’une de mes employées, expliquait que son ami dépense presque 500f par jour sur TikTok. Ça m’a touchée parce que c’est une fille sérieuse. Elle m’a fait de la peine car elle a une bonne conduite donc j’ai décidé de lui donner accès à mon wi-fi, pensant que cela l’aiderait à se divertir mais heureusement, cela n’a jamais affecté la qualité de son travail.
Djénébou Camara, enseignante, quand je l’ai embauchée, elle était très sérieuse, mais avec le temps, je remarquais qu’elle passe plus de temps sur son téléphone que son travail. À la fin du mois, tout son salaire partait dans les réseaux sociaux. Je l’ai souvent conseillée de se concentrer sur son travail pour ne pas le regretter plus tard, une fois rentrée chez elle.
Les jeunes aides ménagères sont confrontées à des défis dans l’utilisation de ces outils numériques et certains parents sont en larme aux moments de la présentation des efforts fournis aux parents dans leur village. Les réseaux sociaux ne sont pas sans conséquence, ces plateformes offrent une opportunité de créer les contenus de divertissement, ils présentent aussi des effets négatifs ce qu’il est important de comprendre cela.
Kadiatou Traoré
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