« Une collaboration étroite entre les OSC, le gouvernement et les parties prenantes peut permettre de concrétiser les recommandations en actions concrètes »
Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action pour l’An4, le Projet LUCEG a organisé, le 24 décembre à Maeva Palace, un atelier dédié à la diffusion des informations du rapport 2023 du Bureau du Vérificateur Général. Cet événement a rassemblé une centaine de participants, parmi lesquels des représentants du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, de l’Ambassade du Canada au Mali, du Vice-président de la Délégation Spéciale de la commune IV, ainsi que divers acteurs engagés dans la lutte contre la corruption au Mali.
Dans le cadre de la large diffusion du rapport du Vérificateur Général 2023, cette rencontre a pour objectif de soutenir les organisations de la société civile en renforçant leurs capacités afin qu’elles accomplissent efficacement leur mission de veille citoyenne.
Daouda Sissoko, le représentant du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, rappelle l’adoption de la Convention des Nations Unies contre la corruption 31 décembre 2003, chaque année le 9 décembre vise à sensibiliser le monde sur la problématique de lutte contre la corruption. Au titre de cette journée « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : façonner l’intégrité de demain », l’objectif est d’impliquer massivement les jeunes dans les efforts de lutte à travers des activités citoyennes, de sensibilisation et d’échanges d’informations sur les pratiques corruptives.
Dans son allocution, Dramane Yacouba Diallo, Directeur du Projet LUCEG, souligne l’importance des organisations de la société civile dans notre société. Il met en avant leur courage à sensibiliser l’opinion publique, leur rôle en tant que relais entre les citoyens et les institutions publiques, et leur contribution essentielle dans la lutte contre la corruption. Pour Diallo, leur participation est indispensable dans la lutte contre la corruption.
Il ajoute aussi que les campagnes d’information et les initiatives de participation citoyenne permettent aux individus de comprendre et de participer directement aux suivies des recommandations, formulées par le vérificateur général. Ces démarches favorisent l’engagement et renforcent la confiance des citoyens envers les institutions.
Le directeur du projet LUCEG insiste également sur le fait que les organisations de la société civile disposent souvent d’une expertise sectorielle ou démocratique particulière qui sont parfois reconnues ; elles peuvent fournir des analyses détaillées et des recommandations basées sur l’expérience sur le terrain. Et cette expertise est inestimable pour évaluer la pertinence et l’efficacité des mesures prises suite au rapport du vérificateur général. Les organisations de la société civile possèdent une capacité unique à influencer les politiques publiques grâce à leur travail de plaidoyer. Elles peuvent non seulement pousser pour l’adoption des réformes, mais aussi pour leur mise en œuvre effective et durable.
Quant à lui si les OSC collabore avec le gouvernement et d’autres parties prenantes, elles peuvent faciliter la transformation des recommandations en actions concrètes. Car c’est eux les agents de changement et capable de mobilisé le ressource financière et humaine pour soutenir la mise en œuvre des recommandations du vérificateur général.
Lors de son exposé sur le rapport du Vérificateur Général 2023, Mr Katilé a mis l’accent sur les procédures de saisine et de dénonciation. Selon l’article 17 de la Loi n°2021-069 du 23 décembre 2021 instituant le Vérificateur Général : « Toute personne physique ou morale souhaitant qu’une structure publique ou toute autre entité bénéficiant de financements publics fasse l’objet d’une vérification, doit saisir le Vérificateur Général par écrit en lui fournissant des informations détaillées ».
En 2023, le Bureau du Vérificateur Général a reçu 67 saisines provenant du gouvernement, des citoyens et des associations de lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière. Parmi celles-ci, vingt-deux (22) ont donné lieu à des missions de vérification programmées, vingt-deux (22) ont été classées, et vingt-trois (23) sont en cours de traitement.
L’exercice de la dénonciation par le Vérificateur Général est consacré par l’article 25 de la loi l’instituant en ces termes : « lors d’une mission de vérification, si le Vérificateur Général a connaissance de faits susceptibles de constituer une infraction à la législation budgétaire et financière, il en saisit la juridiction supérieure de contrôle des finances publiques. En 2023, 32 dossiers ont été transmis au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême, et ces mêmes dossiers ont également été dénoncés au Procureur de la République du Pôle National Économique et Financier.
Les 50 missions réalisées par le Bureau du Vérificateur Général, résumées dans ce rapport, ces missions se répartissent comme suit : 35 vérifications financières et de conformité, 4 vérifications de performance, 8 vérifications du suivi des recommandations et 3 évaluations de politiques publiques.
À la clôture de la cérémonie d’ouverture, le directeur du Projet LUCEG a remis une copie du rapport à Mariam Diama Sanogo, présidente de la Communauté Pratique en matière de Lutte contre la Corruption (CPLC). Le Projet LUCEG s’engage activement dans sa mission en apportant son soutien et son accompagnement à ses partenaires des organisations de la société civile.
YAC