
La corruption consiste à soudoyer ou suborner une autorité afin d’en tirer un avantage. Dans le cadre de la campagne d’information et de sensibilisation des citoyens et des organisations de la société civile sur les types d’infractions de corruption prévues par la législation malienne, la Coalition des Organisations de la Société Civile pour la Lutte Contre la Corruption (COSCLCCP), en partenariat avec le Projet d’Appui à la Lutte contre la Corruption et pour l’Égalité des Genres, a organisé une journée de sensibilisation le 27 décembre 2024, au Centre du Secteur Privé à l’ACI 2000.
Cette rencontre avait pour objectif de renforcer la mobilisation des acteurs de la société civile autour de la lutte contre la corruption, à l’occasion des activités commémoratives de la semaine nationale de lutte contre la corruption, édition 2024.
Au cours de cette activité, Abel Sounoubé Koné, membre de la COSCLCCP, a déclaré : « Nous en sommes au début d’une transformation sociale majeure, mais nous avons, personnellement, placé l’argent au-dessus de tout, mettant l’intérêt personnel avant celui de la collectivité. Les grands corrupteurs ou les grandes personnalités qui ont pris de l’argent, ont construit des maisons pour leurs petits et leurs arrières petits-enfants, ils ne peuvent même pas utiliser ces maisons donc, travaillons, a ceux que cela change. Et merci à toute et à tous de s’engager !
Quant à Aboudjè Dramane Touré, Juriste consultant indépendant, a souligné dans sa présentation les différents types d’infraction liée à la corruption, selon lui l’endiguement de la corruption et des infractions assimilées exige toute une série de mesures, dont en première ligne, des mesures préventives efficaces. En complément, des lois efficaces de répression pénale de la corruption et des infractions assimilées sont également indispensables pour traduire clairement le caractère objet de la corruption et dissuader les auteurs potentiels de commettre ces infractions. Pour pouvoir vaincre, la lutte anti-corruption requiert toute la communauté internationale de mener ses efforts communs, avec en particulier :
- l’adoption de mesures préventives efficaces contre la corruption et les infractions assimilées ;
- l’élaboration de dispositions pénales nationales harmonisées, c’est-à-dire conformes à un niveau standard minimal international ;
- des enquêtes, poursuites et jugements efficaces tout en garantissant les droits de l’homme des prévention et témoins ;
- les sanctions efficace contre toutes les personnes convaincus de corruption ou d’infraction……
Hamidou Coulibaly, membre de la COSCLCCP, affirme que, au sein de la Coalition des Organisations de la Société Civile pour la Lutte contre la Corruption et la Pauvreté, nous commençons à recevoir des retours des régions qui font état de craintes et de réticences parmi certains agents publics à l’idée de commettre des actes de corruption. Ces retours témoignent de l’impact des actions de sensibilisation menées dans le cadre de notre précédent projet, le Projet de Mobilisation de la Société Civile Malienne pour la Dénonciation des Cas de Corruption. Actuellement, nous disposons d’une plateforme appelée Kenekanco, qui permet de signaler des faits de deux manières : par écrit ou via un enregistrement audio. Cette plateforme, malienne, est gérée aujourd’hui par la coalition des organisations de la société civile, et a été développée par cette dernière. Ce projet a permis à la population de prendre conscience du véritable danger que représente la corruption et de ses effets dévastateurs sur la société.
Selon lui, aujourd’hui, nous pouvons affirmer que nos actions de sensibilisation ont porté leurs fruits, non seulement la population est de plus en plus réceptive à la dénonciation des actes de corruption, mais les agents publics, tant au niveau local que national, réfléchissent désormais avant de s’engager dans de telles pratiques.
A la fin de cette rencontre de sensibilisation des citoyens et des organisations de la société civile sur les types d’infractions de corruption prévues par la législation malienne, la vice-présidente de la COSCLCCP, Ada Diawara, a également cité les neuf types de corruption, elle a remercié les partenaires techniques et financiers et a souhaité un bon retour à tous les participants dans leurs foyers respectifs.
Youma A Cissé