Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la famille à travers la Direction Régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et ses partenaires comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et Tous Unis ont sensibilisé les acteurs de la société civile lors d’un atelier pour bannir ce fléau qui gangrène au Mali. C’était le mercredi dernier dans un hôtel de la place.
La salle était bondée par les participants portant des t-shirts et des écharpes à la couleur orange qui bannit les violences faites aux femmes et aux filles. Pour la directrice Régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Traoré Djelika Coulibaly, pour prévenir et apporter des réponses adéquates aux formes de violences basées sur le genre, les partenaires techniques et financiers et le gouvernement s’engagent à appuyer toutes les initiatives porteuses d’espoir. « Le gouvernement s’engage à faciliter et à aider les Agences des Nations Unies, les organisations de la société civile mais aussi les services publics qui assurent la prise en charge, protègent ou répriment les Violences Basées sur le Genre (VBG). Il faudra noter que cette campagne constitue une réelle opportunité pour attirer davantage l’attention de l’opinion publique sur les maux dont souffrent particulièrement les femmes et les filles à travers le Mali », a prononcé la directrice régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille. Elle ajoute que de janvier 2021 à septembre 2023, 9, 430 survivant(e)s dont 169 hommes, 1755 femmes, 2692 garçons et 4814 filles sont victimes de violences basées sur le Genre. Toujours pour elle, sur 1755 femmes identifiées, 568 en 2021, 794 en 2022, 393 en 2023 sont des survivantes de violences émotionnelles psychologiques, déni de ressources (poursuite, harcèlement, verbal, menaces, destruction des biens précieux ; sur 4814 filles identifiées, 755 sont des cas de mariage forcé/ mariage d’enfants, 678 des cas d’agressions sexuelles. « Selon la dernière enquête démographique et de santé réalisée en 2018, les résultats de l’étude indiquent que les violences conjugales ont augmenté de 44,1% à 48, 9% entre 2012 à 43,3% en 2018. Toutes ces violences touchent également les fillettes. En plus de cela, elles sont victimes d’autres types de violences comme la pédophilie, les violences physiques et psychologiques dans les ménages aussi bien qu’en milieu scolaire », a-t-elle évoqué.
Concernant cette édition de 2023, la directrice régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a signalé que les Nations Unies au Mali et leurs partenaires ont concentré leur plaidoyer sur trois (3) priorités : Investir dans la prévention des violences faites aux femmes, investir dans la protection des survivantes des violences et investir dans des prestations de services essentiels plus adaptées pour les femmes.
Selon la représentante de l’OMS, Dr Christian Itama, à l’occasion de cette campagne de 16 jours d’activisme, l’OMS encourage tous les acteurs à s’impliquer depuis l’amplification des voix des survivantes et des activistes jusqu’à l’appui des organisations de femmes et le renforcement des mouvements féministes. « Nous pouvons toutes et tous agir pour autonomiser les survivantes, réduire et prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et protéger les droits des femmes », a-t-il affirmé.
Dr Christian Itama a signalé que conformément à la vision de la stratégie de prévention de l’exploitation, des abus et du harcèlement sexuels et mesures destinées à y remédier à l’horizon 2022-2025, pour la région africaine, l’Organisation Mondiale de la Santé veille à créer un environnement pour le personnel et les bénéficiaires qui soient exempts d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels et où chacun est traité avec respect et dignité. « Dans toutes les communautés où intervient l’OMS, les individus ont le droit d’être traités avec dignité et respect et de recevoir la protection et l’assistance sans crainte d’exploitation et d’abus sexuels et l’OMS a la responsabilité de telles violations », a-t-il laissé entendre.
Tioumbè Adeline Tolofoudié