Accueil Economie Exploitation de l’or au Mali : Les revenus ont dépassé 564 milliards Cfa en 2021

Exploitation de l’or au Mali : Les revenus ont dépassé 564 milliards Cfa en 2021

by Nandi
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En 2021, les Mines représentent environ 10 % du PIB du Mali. Les recettes générées par l’Etat grâce à ce secteur proviennent essentiellement de l’or, dont notre pays est le quatrième producteur africain. Et l’an dernier (2021), les recettes obtenues par l’Etat grâce à l’exploitation de l’or ont atteint 564,5 milliards Fcfa (soit environ 920 millions de dollars) en 2021.

L’Annonce a été faite la semaine dernière, selon l’agence Ecofin, par Mamadou Sidibé, responsable des statistiques au ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau. Il s’agit d’une hausse de 23 % en glissement annuel que M. Sidibé (cité par Reuters) explique par la levée de diverses exemptions accordées à certaines compagnies. Elles ont en effet permis de collecter davantage de taxes.

Il faut rappeler que la production industrielle malienne d’or a chuté l’année dernière à 69,4 tonnes, mais les perspectives sont bonnes. En effet, la production d’or du Mali devrait dépasser à nouveau les 70 tonnes en 2022

Cette année, le Mali prévoit de produire 64,1 tonnes d’or à partir de ses mines industrielles, en hausse par rapport aux 63,4 tonnes produites l’année dernière. C’est ce qu’a déclaré en mars dernier le ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau. Et avec les 6 tonnes de rendement prévues sur les mines artisanales, la production totale du pays va avoisiner les 70,1 tonnes contre 69,4 t en 2021. La légère augmentation sera portée par deux nouvelles petites mines opérées par deux sociétés privées, Bagama Mining et Faboula Gold. Chacune d’elle devrait produire près de 500 kg d’or.

A noter que trois mines, dont deux canadiennes (Barrick et B2Gold) et une australienne (Resolute Mining), représentent plus des deux tiers de la production industrielle du pays, environ 49 tonnes. Les autres compagnies comprennent notamment le sud-africain AngloGold Ashanti, le britannique Hummingbird Resources ou encore le canadien Robex Gold. Les conditions d’exploitation de l’or, comme d’ailleurs de toutes les autres richesses du pays, et la répartition des revenus sont loin de satisfaire les Maliens dans leur grande majorité. D’où une forte attente par rapport à la révision de tous les contrats miniers afin de mieux garantir les intérêts financiers du pays et l’épanouissement socioéconomique des populations des zones d’exploitation !

Naby

ORPAILLAGE : Le risque environnemental accentué par la ruée sur un site à Massiogo

Suite à la découverte d’un cadavre survenu le 24 mai 2022  au bord  du marigot «Ganakono Massiogo», dans la commune rurale de Misséni (cercle de Kadiolo, à la frontière naturelle entre Mali et Cote d’Ivoire), on assiste à la ruée d’exploitants orpailleurs illégaux dans le lit dudit marigot. Présentement, le cours d’eau est envahi par plus de 200 dragues à la recherche d’or. Leurs propriétaires sont de diverses nationalités.

Au regard de l’inquiétude manifestée par les populations locales, des dispositions  urgentes  serraient nécessaires pour faire dégager tous ces destructeurs de l’environnement. Cette pratique crée déjà un litige foncier entre les villages de Massiogo (Mali  et Ganakono (RCI) qui revendiquent tous les deux la propriété du marigot servant pourtant de frontière naturelle entre les deux localités. Les populations souhaitent l’intervention des plus hautes autorités pour dégager ces destructeurs de l’environnement.

Il faut rappeler que le cercle de Kadiolo compte une dizaine de sites d’orpaillage installées dans les communes de Misséni et Fourou. On dénombre ainsi des milliers de personnes (hommes et femmes de nationalités malienne et étrangère) travaillant dans ces placers. Les avantages pour l’économie locale sont indéniables. Selon les populations, l’orpaillage a permis par exemple de réduire l’émigration des jeunes ruraux de la contrée vers les pays voisins, notamment la Côte d’Ivoire. Tout comme cette activité contribue à la réduction du trafic d’enfants vers les pays frontaliers puisqu’il est difficile désormais de berner les victimes avec la promesse d’un travail bien rémunéré. «Les familles n’ont plus besoin d’envoyer leurs enfants dans les pays voisins. Ils préfèrent les voir travailler dans les sites d’orpaillage où on peut gagner plus d’argent qu’à l’étranger.
Ainsi, beaucoup de jeunes diplômés évoluent aujourd’hui dans les sites d’orpaillage. Sans compter les jeunes ruraux qui parviennent à équiper leurs familles avec du matériel agricole performant avec l’argent gagné dans les mines artisanales», décrivait il y a quelques années Checkna Bahily (correspondant de l’AMAP-Kadiolo) dans un reportage sur les zones de Misséni et Fourou.

N’empêche que ses conséquences socio sanitaires, sécuritaires et environnementaux ne sont pas négligeables. Si l’orpaillage a permis de maîtriser le trafic des enfants, il a par contre accentué le travail des mineurs avec un impact très négatif sur leur scolarisation. Sans compter les dégâts considérables causés à l’environnement par cette activité. Ce qui fait que, en 2010, les autorités compétentes  avaient pris la décision de faire déguerpir les orpailleurs de la forêt classée de «Lougani», dénommée site de Massiogo dans la commune de Misséni.

C’est  dire que l’orpaillage se développe dans ces zones aux dépens de la flore et de la faune, avec le creusement de placers et la destruction des arbres de toutes les espèces. Et les dégâts sont généralement irréparables comme on l’a vu avec l’opération de déguerpissement de Lougani. Destinée à protéger la forêt classée, elle n’a pas permis de réparer les dégâts écologiques. Pire, cette zone forestière classée a été réoccupée par des orpailleurs quelques mois après.

Massiogo (ou Massioko) est un village malien situé dans la commune rurale de Misséni dans le cercle de Kadiolo (région de Sikasso). La commune couvre un air de 915 km et inclut environ 21 villages. Dans cette zone frontalière avec la Côte d’Ivoire, se trouve un marigot, précisément entre Massioko (Mali) et Ganakono (Côte d’Ivoire). Ce cours d’eau est utilisé par les orpailleurs venus généralement d’ailleurs pour exploiter les richesses locales dans la totale illégalité.

Naby

Sadio Camara (correspondance particulière)

Le Matin

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