
La Chine présente une grande multiplicité linguistique avec plus de 300 langues vivantes, incluant de nombreuses variétés du chinois (comme le mandarin, le wu, le hakka, le cantonais) et les langues des 56 groupes ethniques minoritaires.
Cette diversité est le résultat de facteurs géographiques, historiques et ethniques. Et elle se reflète à travers un système d’écriture unique, les caractères chinois, qui est utilisé pour toutes les langues, mais avec des différences d’utilisation entre le chinois simplifié et traditionnel. Cette multiplicité linguistique n’était favorable ni à l’unité national ni à l’essor économique du pays. D’où cette discrimination positive qui a profité au mandarin.
Lorsque les missionnaires jésuites apprirent cette langue standard au XVIe siècle, ils la nommèrent « mandarin », c’est-à-dire « langue des fonctionnaires ». En anglais courant, « mandarin » désigne le chinois standard, souvent appelé simplement « chinois ». Le mandarin est donc la langue officielle de la République populaire de Chine, utilisée dans l’administration et l’éducation sur tout le territoire.
Pour faciliter l’apprentissage de l’écrit et réduire le taux d’analphabétisme, une liste de 515 caractères et 54 particules simplifiées a été adoptée en 1956 en lieu et place des caractères traditionnels. En 1958, la « loi de la langue et écriture communes de la République populaire de Chine » fera du Pinyin la référence pour l’orthographe et la phonétique romanisées des caractères.
La Chine a dû repenser sa politique linguistique dans les années 80 avec la politique de réforme et d’ouverture du pays, le développement de l’informatisation, l’essor de l’anglais et de l’utilisation des caractères sur internet. Toutefois, la loi nationale sur la langue et l’écriture communes de la Chine (promulguée en 2000) a confirmé le statut du mandarin en tant que langue commune et l’usage des caractères standardisés deviendra obligatoire notamment dans les domaines de l’administration, de l’éducation, des médias et des services publics. Enfin, dans le cadre du « Projet de Pinyin », celui-ci sera enseigné dès le primaire.
De nombreux professionnels ont attribué leur réussite professionnelle à leurs compétences en mandarin. Ainsi, Mark Zuckerberg (PDG de Facebook) serait un fervent apprenant du mandarin qui a utilisé ses compétences linguistiques pour forger des liens plus étroits avec les entreprises technologiques chinoises. D’autres personnalités, telles que l’ancien Premier ministre australien Kevin Rudd et l’ancien ambassadeur des États-Unis en Chine Jon Huntsman… ont également tiré parti de leur maîtrise du mandarin pour nouer des relations diplomatiques et commerciales complexes.
La Chine abrite certains des meilleurs établissements d’enseignement au monde, tels que l’université de Pékin et l’université de Tsinghua. En apprenant le mandarin, on s’ouvre largement les portes de ces écoles prestigieuses qui offrent des perspectives uniques et un enseignement de niveau international. En outre, le gouvernement chinois et diverses organisations offrent de généreuses bourses aux étudiants étrangers. Ce qui permet aux universitaires en herbe de poursuivre leurs rêves en Chine.
L’investissement croissant de la Chine dans l’éducation et la recherche a conduit à la création d’institutions et de centres de recherche financés par la Chine dans le monde entier. Ces institutions offrent aussi aux étudiants et aux chercheurs des possibilités inégalées de collaborer avec leurs homologues chinois, favorisant ainsi l’innovation et les échanges intellectuels.
Moussa Bolly