
« Tu remercieras untel de ma part, grâce à lui j’ai eu un boulot, un marché, un avantage quelconque ». Voilà le drame du Mali !
Cela d’autant plus que le boulot de cet untel bienfaiteur est autre chose que de trouver du travail pour/ou faciliter je ne sais quoi. Il n’est, de surcroît, ni DRH (responsable des ressources humaines) ni promoteur d’une agence de placement.
Souvent, c’est quelqu’un qui est haut placé, qui vient d’y accéder et qui, peu importe le sommet qu’il occupe et la durée éventuelle de la fonction, a des pleins pouvoirs à ce sommet. Parfois, j’ai l’impression qu’il y en a qui oublient pourquoi ils sont là… Parfois je doute même que les descriptions de postes, ainsi que la partie « obligations » ou « objectifs » existent dans les contrats. On sombre plutôt dans une relation qui naît de la redevabilité sociale toxique, hypocrite.
Et c’est un mal pour la société ! Les bureaux des boss et bossesses ne sont-ils pas pris d’assaut par divers « mendiants » ? Du chercheur de « nansongo » du jour (dépense quotidienne) à l’exalté qui a le projet salvateur et à qui il ne manque que les finances… On me dira : pourquoi s’adresser aux Anges si on a accès à Dieu ? Et je répondrai : pourquoi Dieu a-t-il créé les Anges ? Pourquoi l’accès à Dieu serait le privilège circonstanciel pour quelques-uns, alors qu’il a fait en sorte que tous puissent s’adresser aux Anges selon leurs besoins et leurs capacités et le laisser, lui l’impartial ? À ce stade, on ne doit plus se demander à qui profite la confusion. Il est temps d’ouvrir grand les yeux sur ses conséquences, sur l’ensemble.
La confusion dans l’esprit des « untel » est égale à l’arrogance et à la dispersion. Ils s’estiment plus méritants que les autres, quand il s’agit de profiter des richesses du Mali, des privilèges de l’État. Finalement, les décisions prises se font non pas pour le Mali, mais plutôt pour se « donner un nom », se faire « une réputation » … ou se maintenir là où on est, voire accéder à « mieux et plus ». Protection et gage d’impunité, pour quiconque sait judicieusement donner, favoriser… Calculs !
Aussi, très souvent, on devient le « rônier », dont l’ombre ne profite pas aux proches, à ceux qu’on connaît. La proximité élastique permettant d’oublier la conscience, en tripotant le bon sens. Il arrive même, selon ce que mon oreille a entendu alors que j’étais dans un taxi, qu’on s’accroche à un poste et qu’on ne le libère… que pour ses enfants. Et ce, en étant dans la Fonction publique ou l’Armée. Mon oreille n’était pas indiscrète. C’est celui qui meuglait son indignation au téléphone, suite à un coup foireux, qui fut indiscret. Faisons en sorte que les diverses structures décentralisées fonctionnent. Adressons-nous aux Anges, et foutons la paix à Dieu, j’ai envie de dire à ceux qui, en contournant ou évitant les procédures, structures en place, ralentissent et même mettent en péril tout le monde.
Je précise que ce sont des réflexions, sans aucune velléité de nuire à quiconque. C’est l’expression de mon ressenti, l’analyse de mon vécu de citoyenne malienne, déboussolée, privée de perspectives et consciente de l’être. D’autres ont d’autres expériences. Mais si je peux le dire, c’est pour porter la voix de tous ceux qui, même si de conditions différentes, se sont tenus à l’écart ou ont été maintenus à l’écart. En 1991, nous ne sortions pas que de 23 ans de « dictature de Moussa Traoré… » ! Avant ça, le Mali avait juste vécu huit ans d’indépendance et de rayonnement international, après des décennies de colonisation. C’était aussi cela ! Et ça reste encore l’histoire proche !
KKS