Les cancers masculins, tels que le cancer de la prostate, des testicules ou du pénis, concernent des milliers d’hommes chaque année ; le silence et la honte autour de ces maladies empêchent encore beaucoup d’hommes de se faire dépister à temps. Et ces maladies restent méconnues et entourées de silence, empêchant parfois un dépistage précoce. Les cas de cancers masculins augmentent au Mali, Une réalité qui coûte des vies, mais que les campagnes de sensibilisation tentent progressivement de briser ce silence.
A l’instar des autres pays, du 1er au 30 novembre 2025 novembre bleu est le mois de la sensibilisation et dépistage de cancers masculin, le Mali célèbre la campagne nationale « Novembre Bleu », dédiée à la lutte contre le cancer de la prostate, une maladie qui touche de plus en plus d’hommes dans le pays. Cette initiative, portée par le ministère de la Santé, l’Office national de la santé de la reproduction (ONASR) et plusieurs partenaires, vise à briser les tabous entourant les cancers masculins, améliorer l’accès à l’information et promouvoir le dépistage précoce, gage d’une meilleure prise en charge.
Le cancer de la prostate est aujourd’hui l’un des cancers les plus fréquents chez l’homme malien, avec plus de 1 000 nouveaux cas recensés en 2022 et plus de 350 décès en 2020 selon les données officielles de l’OMS. Pourtant, la maladie est souvent découverte trop tard, en raison du silence social et d’une faible sensibilisation. « Novembre Bleu » ambitionne de changer cette réalité en renforçant la communication auprès des hommes sur les symptômes à surveiller, tels que les troubles urinaires ou douleurs pelviennes, et en proposant des dépistages gratuits dans les centres de santé sur l’ensemble du territoire.
Le cancer de la prostate, un mal qui peut être guéri souligne l’importance d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge adaptée pour sauver des vies. Les autorités encouragent vivement les hommes dès 50 ans, ou plus tôt en cas d’antécédents familiaux, à participer aux campagnes de dépistage.
Aguibou Sanogo, 58 ans, commerçant à Badalabougou, pour sa part, pendant presque deux ans, j’ai ignoré les signes, j’avais des difficultés à uriner, des douleurs dans le bas du ventre, mais je me disais que ce n’était rien. Car chez nous, un homme ne parle pas de ce genre de choses à la famille ; c’est honteux, en un seul mot et puis on croit toujours que ça va passer, racont-il.
Quant à Apanga Guiro, j’ai souffert d’un cancer parce que je ne buvais pas assez d’eau. À cause de cette maladie, j’ai subi une intervention chirurgicale, mais aujourd’hui je me sens mieux et je sensibilise les jeunes pour qu’elles fassent attention à leur santé.
« Novembre Bleu » se veut une étape décisive vers la levée des tabous et l’intégration d’une culture de prévention au sein de la société malienne. Cette mobilisation collective autour de la santé masculine est un appel fort à l’action pour sauver des vies et offrir un avenir plus sûr aux hommes du Mali.
Kadiatou Traoré
