Le Commissaire aux comptes de la Fédération malienne, a produit un rapport sur les états financiers clos le 31 décembre 2024. Le rapport présenté par l’auditeur externe touche notamment au bilan, au compte de résultat, au tableau de flux de trésorerie ainsi qu’aux états financiers. Il épingle la gestion en bien des aspects.
Le rapport d’audit 2024 de la Fédération malienne de football (Fémafoot) révèle une gouvernance comptable « trouée, opaque et risquée », malgré un excédent financier flatteur. Le Commissaire aux comptes a émis une « opinion avec réserves », signe que plusieurs chiffres clés sont invérifiables ou injustifiés.
Au cœur des zones d’ombre : 3,8 milliards de F CFA d’immobilisations (propriétés, équipements, investissements), « sans inventaire officiel ». En clair, « personne ne peut dire avec certitude ce que la Fémafoot possède réellement », ni l’état de son patrimoine financé majoritairement par l’argent public.
Plus grave encore, la Fédération traîne près d’un milliard de dettes fournisseurs, mais sans documents détaillés permettant de connaître les bénéficiaires exacts, les dates, ou les prestations facturées. Une brèche idéale pour surfacturations, contrats douteux ou dettes fictives.
Le rapport révèle aussi que la Fémafoot n’a pas enregistré les cotisations des clubs et ligues affiliés. Pourquoi ? Impossible à vérifier : la Fédération a refusé de remettre la liste actualisée de ses membres au 31 décembre 2024. Comment gérer un football national sans connaître ses propres adhérents ? Qui paie ? Qui ne paie pas ? Qui protège qui ?
Comme si cela ne suffisait pas, la Fémafoot ne tient pas le registre légal des donateurs exigé par les normes comptables. Elle n’a pas non plus transmis son rapport d’activités à l’auditeur. Une Fédération riche en argent, mais pauvre en transparence.
Pourtant, les comptes affichent un excédent de 297 millions F CFA et des fonds propres supérieurs à 2,1 milliards F CFA. Autrement dit : la Fémafoot a de l’argent, mais dépense et rend des comptes sans preuves solides.
En pleine envolée financière du football malien, une question s’impose : qui contrôle ceux qui gèrent l’argent du football ?
Affaire à suivre
Alexis Kalambry
