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Corruption en milieu scolaire : Une éducation à vendre

by Nandi
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De nos jours la corruption est un sujet qui ouvertement évoqué dans la plupart des pays et rare sont les systèmes scolaires n’en souffrent pas ;le souhait de tous les parents est d’offrir une bonne éducation à leurs enfants qui permet aux jeunes citoyens d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaire à leur épanouissement économique et à leur participation active dans la société. Cependant la corruption est l’une des principales causes de ses problèmes ; c’est dans ce contexte que le Projet LUCEG a organisé une rencontre de présentation de son contenu, à l’occasion du lancement du rapport de l’étude de la corruption en milieu scolaire et universitaire au Conseil National du Patronat (CNPM) sise à l’ACI 2000, le 8 septembre 2025. La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant de l’ambassade du Canada, du projet LUCEG, la délégation spéciale de la mairie du district de commune IV et le Consultant principal.

Cette étude s’inscrite dans le plan de travail du projet LUCEG au Mali qui vise à actualiser l’étude menée en 2019, afin de documenter plus les formes, les causes, les acteurs et les conséquences de la corruption dans notre espace scolaire.

Mahamadou Traoré, Spécialiste Suivi et Évaluation, de Projet LUCEG, selon lui la corruption dans les secteurs éducatif et universitaire dépasse le cadre d’une simple de violation morale ou administrative, elle a des répercussions profondes et pérennes tels que la dégradation de la qualité de l’éducation, démoralisé les enseignants et étudiants intègres, accentué les disparités sociales, et l’alimentation de la méfiance à l’égard des institutions éducatives. Et il insiste que c’est encore pire que sa façonne des générations de citoyens pour qui la fraude devient une norme.

Pour la mise à jour du rapport, le projet LUCEG a fait appel au cabinet GIRAD, cette l’étude vise à identifier les formes de corruption et leurs effets sur l’éducation des enfants, en particulier des filles. Dans la présentation du contenu de rapport d’étude, Ousmane Kornio, Consultant Principal  dans sa présentation du contenu de rapport, a précisé que dans les six communes, du district de Bamako ainsi que dans les régions de Sikasso, Ségou, Mopti et Gao, la première étude vise un consensus existe sur la présence avérée de la corruption dans les établissements scolaires et universitaires, tantôt la seconde étude est de 46,06 % des personnes interrogées estiment que la corruption a diminué depuis 2020 et 14,97 % pensent qu’elle a beaucoup diminué sur la même période de 2020.

Au cours de la présentation, il a souligné les formes fréquentes de la corruption identifiés tels que falsification des bulletins de notes ; modification des notes lors des corrections de devoirs ou compositions ; fuite organisée des sujets d’examens et concours ; orientation d’élèves vers des lycées privés non agréés ; falsification de l’âge des élèves pour régulariser leur parcours scolaire Etc.

Quant à Ousmane Kornio, les facteurs socioculturels qui favorise la corruption sontplusieurs facteurs qui ont été identifiés particulièrement la pauvreté des parents ; la démission des parents dans l’encadrement éducatif ; l’abandon des valeurs traditionnelles et la recherche du gain facile. Les relations parentales (communément appelé « sinangoya » ou parenté à plaisanterie utilisée pour obtenir des faveurs indues) l’esprit de prédation et de mercantilisme ; l’incivisme et l’absence de contrôle et de mécanismes de dénonciation etc.

Dans sa présentation il a estimé, la perception du niveau de corruption selon les cycles d’enseignement : dansla première étude les écoles fondamentales sont de 31,71 % ; les établissements secondaires sont de 24,57 % et les universités sont de 22,14 %. Dans la deuxième étude les universités sont de 66,93 % et les établissements secondaires est 27,16 %.

Pour sa part, dans le cadre de la falsification des bulletins et notes : dans la première étude, les acteurs principaux sont les élèves et étudiants à hauteur de 35,57 % ; administration scolaire à 28,71 % et parents d’élèves à 28 %.

Et, dans la corruption et genre, dans les deux études, selon lui, les filles et les femmes sont perçues comme plus exposées à la corruption, dans la première étude est de 65,14 % et la seconde étude est de 94 %.

Cependant, les formes de corruption que les filles et les femmes rencontrent sont la modification des notes ou affectation favorable contre des faveurs (en nature ou financières) ; la falsification des bulletins pour passage en classe supérieure ; l’intimidation ; les violences morales ; chantage et harcèlement sexuel ; le favoritisme lié à des récompenses. Et son impact est le renforcement des inégalités de genre ; abandon scolaire à cause du harcèlement ; la baisse des performances scolaires ; le risques de maladies sexuellement transmissibles, grossesses non désirées, voire décès liés à des avortements etc.

Dans un système éducatif corrompu, les élèves et étudiants n’acquièrent ni les connaissances ni des compétences pour la contribution significativement sur le plan économique. Aujourd’hui dans les nombreux pays, avoir à une éducation supérieure dépend les moyens et le statut social des parents que leur savoir-faire, efforts ou dons de de l’apprenant. C’est dans ce contexte que, le projet LUCEG, invite les acteurs de système éducatif à s’investir davantage pour sa bonne marche en luttant la corruption car elles engendrent un danger pour l’essor de l’école malienne.

Youma A Cissé

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