Accueil Corruption Enjeux de la lutte contre la corruption et de l’autonomisation des femmes : La CPLC et l’URTEL lancent la réflexion

Enjeux de la lutte contre la corruption et de l’autonomisation des femmes : La CPLC et l’URTEL lancent la réflexion

by Nandi
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Les femmes et les filles, essentielles au sein de nombreuses familles et communautés, jouent un rôle clé dans la lutte contre la corruption en sensibilisant aux conséquences néfastes de ces pratiques. Elles ont la capacité d’éduquer leurs enfants, leurs proches et leurs communautés sur les valeurs de l’intégrité et de la transparence, favorisant ainsi un changement culturel durable. Dans cette perspective, la Communauté des Pratiques en Matière de Lutte Contre la Corruption (CPLC), en collaboration avec l’Union des Radiodiffusions et Télévisions Libres (URTEL), a organisé une table ronde le 14 mars 2025 à l’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin Béye. Cet événement, qui a rassemblé une cinquantaine de participants issus de la société civile, des médias et d’autres acteurs de la lutte contre la corruption, visait à mettre en lumière le lien entre les droits des femmes et la lutte contre la corruption dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes placée sous le thème : Autonomisation des filles et des femmes comme gage de développement durable.

Cette table ronde s’inscrit dans le cadre du projet LUCEG, mené en partenariat avec la CPLC et l’URTEL, visant à renforcer le pouvoir des femmes et des filles maliennes face aux pratiques corruptives et discriminatoires, qui sont souvent à la fois des causes et des conséquences des injustices et inégalités de genre dans la société malienne qui a pour objectif d’approfondir la compréhension des femmes et des filles sur leur rôle, ainsi que sur les enjeux, défis et perspectives liés à la lutte contre le fléau de la corruption.  Et cette année, le thème international de la Journée Internationale des femmes est : « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Le thème national choisi par le gouvernement malien est : « Accélérer le rythme de l’autonomisation des filles et des femmes, gage d’un développement humain durable »

Selon la présidente de la CPLC, Mariam Diama Sanogo, Lutter contre la corruption est aussi une manière de revendiquer les droits qui sont quotidiennement violés à cause des pratiques discriminatoires et corruptives et les études ont prouvé que le phénomène de la corruption viole les droits à l’éducation, à la santé, à l’emploi entre autres des femmes-Filles.

Quant à Mohamed Gakou, représentant du Directeur Pays du Projet LUCEG, le thème de la Journée Internationale des Femmes ‘ Accélérer le rythme de l’autonomisation des femmes et des filles, gage d’un développement humain durable’, appelle à la réflexion et à la mobilisation.

Et il a rappelé aussi que les femmes représentent 49% de la population et contribuent à 40% du PIB national. Ainsi, leur rôle économique est essentiel au développement, malgré les obstacles rencontrés.

Le représentant du président de l’URTEL, Abdoulaye Handane, quant à lui, salué l’impact considérable des femmes dans la société et leur contribution essentielle à toutes les sphères de la vie humaine. Il a également incité les femmes à prendre pleinement conscience de leur pouvoir et à s’engager davantage dans la défense de leurs droits.

Les panélistes ont largement abordé les thèmes des droits des filles et de la corruption, sous la modération de Koniba Samaké, Présidente de la TRIJEUD :

Mme Djitteye Doussouba Konaté, Directrice exécutif d’Accountability Lab Mali

Lorsque l’argent n’est pas utilisé comme il se doit, qu’il y a des coupures de courant dans les hôpitaux et qu’il n’y a pas d’argent pour mettre de l’essence dans les générateurs et que nous avons des filles, des femmes et des nouveaux nés qui ont besoin de ces services de façon constante et qu’ils meurent dans le noir parce que le courant a coupé. La corruption tue.

Lorsque nous sommes en période d’hivernage et que des millions de déchets sont dans les fossés et que l’eau n’arrive plus à évacuer et que l’eau s’infiltre et finalement inonde les maisons et emporte des enfants, des filles, des femmes, des hommes. Qui souffrent ? La corruption tue.

On parle de déficit de plus 5.6 milliards dans la gestion des fonds liés à l’assainissement.

Lorsque des fonds sont octroyés pour l’achat et l’entretien de feu tricolores ou encore la construction des routes et qu’une partie de ces fonds est dilapidé et que la population se retrouve à conduire dans des situations exécrables sans feu, sur des routes de mauvaise qualité et que des accidents arrivent tous les jours, tuant nos pères, nos frères, nos mères, nos enfants. Nous La corruption tue etc

 Dr Fatoumata Fofana Directrice des études de l’Ecole de Journalisme et sciences de la Communication

Les femmes et les filles ne sont pas seulement des victimes de la corruption ; elles sont aussi des actrices clés dans la lutte contre ce phénomène. Leur inclusion dans les processus décisionnels, leur éducation et leur autonomisation sont essentielles pour construire des sociétés plus justes et transparentes. Les gouvernements, les organisations internationales et la société civile doivent donc soutenir et amplifier leur rôle dans ce domaine.

Dr Hélène Sémite Mounkoro, Cheffe de la Section Sociologie à l’école Normale Supérieure de  Bamako-ENSUP à parler de la gestion de la corruption

Notamment les (démarches administratives, recherche d’emplois etc.) les femmes et les filles font face à de nombreux défis liés tel que

  • le statut et rôle social – (traditionnel, moderne : féminité / épouse – mariage / mère – enfantement) – vers une crise identitaire – l’autorisation (parents, belle-famille, employeur): difficulté d’accès aux biens-ressources-services publics essentiels (travail, économie, justice, instance de prise de décision…).

-L’éducation – famille/école : programmes-contenus, temps-durée des formations professionnelle, type, préparation, compétence, être compétitive auto estime….

Et la gestion du triple emplois – Activités reproductives et communautaires (ménage, poids, temps, moyens, capacité) / Activités productives – monde d’homme… sélection de postes – chances réduites par des préjugés et pesanteurs sociaux…auto estime… responsabilité). Situation précaire – condition de travail, dépendantes… la cherté de la vie… etc.

On ne peut pas parler de corruption, sans parler de bonne gouvernance (processus, politiques, normes qui sont définies, adoptées et mise en application pour une gestion saine et équitable en faveur des communautés qu’elle sert.

A l’issue de cette table ronde, les 50 participant(e)s seront imprégnés des enjeux, des défis et des perspectives de la lutte contre la corruption en mettant un accent particulier sur leur rôle respectif.

Kadiatou Traoré

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