Pour la présidente de l’ AEFEM, l’évaluateur est important pour une gestion optimale des projets et des activités au sein de l’organisation

Le Programme International de Formation en Évaluation du Développement (PIFED) est une formation approfondie de 60 heures élaborée et diffusée depuis 2011 par l’École nationale d’administration publique (ENAP) du Québec, en collaboration avec le Groupe d’évaluation indépendante (IEG) de la Banque mondiale et avec le soutien financier du gouvernement du Canada, par l’intermédiaire d’Affaires mondiales Canada. Cette formation a été délocalisée à Bamako dans le cadre du Projet LUCEG. Du 20 au 31 janvier 2025, une trentaine de participants du Projet LUCEG ont ainsi bénéficié de ce programme de l’ENAP-École nationale d’administration publique, tenu à l’hôtel Maeva. Ce programme animé par des enseignants de l’ENAP et des experts internationaux en évaluation, qui a comme objectif de faire développer les compétences et les connaissances de ses partenaires en matière d’évaluation des interventions publiques, tel que les projets, les mesures, les programmes et les politiques publiques.
Au cours des 60 heures de formation, huit modules ont été abordé aux participants, ils ont participé à des travaux pratiques visant à élaborer un plan d’évaluation de projets ou de politiques publiques, encadrés par le professeur Aref BEN ABDALLAH, Conseiller aux Affaires internationales à l’ENAP.
A la présentation des modules, le professeur Aref BEN ABDALLAH a abordé plusieurs points clés, notamment :

- La Gestion axée sur les résultats (GAR), une approche de gestion centrée sur l’atteinte de résultats, qui constitue un pilier des interventions de développement. Ce cadre de gestion, largement utilisé dans les administrations publiques à travers le monde, est un concept important à connaitre pour les évaluateurs et évaluatrices.
- La stratégie de collecte et d’analyse, qui représente une étude préparatoire. Cela inclut comment comprendre l’objet de l’évaluation (sa raison d’être, sa théorie du changement, etc.) ; la planification de l’évaluation, définir l’ampleur et fixer les questions d’évaluation ; élaborer la stratégie d’évaluation (résumée dans la matrice d’évaluation) entre autres.
À l’issue de la formation, voici les réactions de certains bénéficiaires
Ousmane Goro, Secrétaire Général Adjoint de la Communauté Pratique en matière la Lutte contre la Corruption (CPLC), souligne qu’une évaluation de toutes nos activités est aujourd’hui indispensable compte tenu du contexte socio-politique du pays. Il précise que cette formation revêt une importance capitale, car elle nous permettra d’évaluer à la fois nos projets futurs et les actions menées au sein de l’association depuis sa création jusqu’à ce jour, dans le but de corriger les éventuelles lacunes et de préserver les acquis.

Mariam Flakoro, Présidente de l’Association Espoir Femme et Enfant du Mali (AEFEM), considère cette formation comme une opportunité précieuse, notamment en ce qui concerne l’évaluation, un domaine souvent négligé par nos structures et institutions. Elle souligne que cette formation lui a permis d’acquérir des connaissances de base en la matière et, de plus, qu’au sein de son association, il sera désormais possible de déterminer le type d’évaluation adapté à leurs projets. Pour la présidente, il est important d’avoir un évaluateur au sein de l’organisation pour mieux maîtriser et structurer les projets et les activités. Mariam conclut en affirmant que l’évaluation est devenue incontournable de nos jours, et que cette formation l’a préparée à comprendre l’importance, un aspect qu’elle compte désormais mettre en avant au sein de l’association.
Abdoulaye SANOGO, Secrétaire Général du Collectif des Handicapés Diplômés (COHD), indique qu’après avoir présenté le bilan des 60 heures de formation au sein de son association, son objectif est désormais d’intégrer les bonnes pratiques acquises au cours de la formation. Il envisage également d’implémenter un modèle d’évaluation mini-format pour toutes les actions futures de l’association.
Le PIFED représente une occasion de développement professionnel et de renforcement des compétences dans le domaine de l’évaluation. Ses participants acquerront des compétences essentielles et contribueront à l’amélioration des interventions publiques qui a comme cible : les professionnels de l’évaluation provenant de l’administration publique, d’organisations internationales ou d’entreprises spécialisées en évaluation ; les cadres et gestionnaires des organisations parapubliques ou non gouvernementales qui exercent un rôle dans la mise en œuvre de services publics et de services aux citoyens.
Une cérémonie de remise des attestations se tiendra bientôt à Bamako pour les bénéficiaires de cette formation. Le Projet LUCEG continue d’être pleinement engagé dans le renforcement des capacités de ses partenaires issus de la société civile.
Youma A Cissé