
Cette saison, le Mali s’attend à de fortes pluies, avec des volumes importants jusqu’en octobre dans le nord et le centre, et jusqu’en novembre dans le sud, souligne la directrice générale par intérim de Mali Météo
L’agence national de la météorologie autrement dit Mali Météo a pour mission d’observer et d’étudier le temps, le climat et des constituants atmosphériques de l’environnement en vue d’assurer la sécurité des personnes et des biens et de contribuer au développement socio-économique du Mali. Cela à travers la fourniture d’informations et de services appropriés aux différents usages de tous les secteurs d’activités socio-économiques tels que l’aéronautique, l’agriculture, les bâtiments et travaux publics, la santé, les ressources en eaux, l’énergie entre autre elle est rattachée au ministère des transports et des infrastructures. Dans cette interview exclusive, Mme Tandja Fanta Traoré, directrice générale par intérim de Mali Météo, nous expliquera le rôle de cet établissement public autonome, chargé des missions essentielles de l’État, ainsi que la situation météorologique de notre pays.
Nandi.info : Pouvez-vous nous faire un rappel historique de l’Agence Nationale de la Météorologie de façon succincte ?
Fanta Traoré : Avant de faire un rappel historique, permette-moi de vous partager deux ou trois notions fondamentales pouvant nous permettre de nous comprendre mutuellement.
De prime abord, l’espace vide entre la surface de la terre et le ciel que nous voyons est l’atmosphère, c’est-à-dire la pellicule d’air qui entoure notre globe et qui est par excellence le lieu privilégié de la vie sur Terre. Cet espace a une épaisseur d’environ 500 km dont seulement 10 à 20 km au-dessus du sol sont investis par les nuages, les pluies, les tempêtes et tous les autres phénomènes météorologiques qui nous sont familiers.
Cette pellicule évolue, se modifie sans cesse, au fil des jours, sans tenir compte des frontières politiques. Et pour élaborer des prévisions fiables, ce qui est notre rôle, il est indispensable de connaître le mieux possible à tout moment et à n’importe que l’endroit autour de la planète, l’état de cet espace gazé ainsi que les mécanismes naturels qui régisse, ses lois, ses mouvements et ses évolutions.
Ainsi, la chaîne complexe des processus qui s’accomplissent dans cet espace donne aux plantes, aux animaux, à nous les humains les flux de lumière, de chaleur, d’échange gazé et d’eau qui assurent la vie sur terre. Et une science englobe toutes ces activités c’est la météorologie, caractérisée par deux concepts :
– Le premier concept envisage le phénomène atmosphérique dans leur évolution instantanée et future, elle est appelée la météorologie prévisionnelle. Elle permet d’éviter des pertes c’est à cette météorologie que nous sommes familiers.
– Le second concept, qui a pour nom la climatologie, étudie les mêmes phénomènes, mais dans leur évolution cumulée et passée. Elle s’associe à l’idée de climat, le substrat du développement responsable.
Pour revenir à votre question, le service météorologique du Mali existe depuis la période coloniale et il a connu existe depuis la période coloniale et il a connu plusieurs évolutions majeures.
En 1895, furent créées les premières stations météorologiques, tenues concomitamment par du personnel civil administratif, des travaux publics et par des militaires.
En 1930, le service météorologique du Soudan a été rattaché à celui de l’Afrique occidentale, basé à Dakar. A partir de 1960, sa gestion administrative a été prise en main par du personnel civil malien. En 1965, notre pays, le Mali, a adhéré à l’Agence qui assure la Sécurité de la Navigation Aérienne (l’ASECNA), en Afrique et à Madagascar, par le biais d’un contrat particulier. En 1993, la Direction Nationale de la Métrologie du Mali a été créée et l’Agence Nationale en 2012.
Nous sommes un établissement public à caractère administratif avec une autonomie de gestion, un patrimoine climatologique national important à conserver.
D’où proviennent vos ressources ?
Nos ressources proviennent fondamentalement des subventions de l’État, de la redevance du développement des subventions de l’État, de la redevance du développement des infrastructures aéronautiques et métrologiques, des concours de partenaires techniques et financiers, de la vente de données et des produits de nos prestations de services et en suite, des dons et legs non assortis de conditions particulière
Avez-vous des stations régionales au Mali ?
Effectivement nous avons stations qui sont installé du sud jusqu’au nord du pays, mais au niveau du nord de pays nous avons quelques une de ses stations qui ne sont plus fonctionnelle suite au crise que nous connaissons tous.
Quelle lecture faite vous de la pluviométrie et du temps de cette année ?
La pluviométrie de cette année s’explique, que nous sommes face à un phénomène planétaire appelé ’’ la Niña’’ qui n’est rien d’autre qu’un refroidissement d’une partie des eaux du pacifique équatorial dont la mise en place était prévue entre juillet et septembre, cette année se phénomène favorise une augmentation de l’épaisseur de la mousson jusqu’à octobre. En conséquence au sahel particulièrement au Mali, pendant cette saison nous avons enregistreront des fortes quantités de pluie et cela jusqu’en octobre concernant le nord et le centre du pays et jusqu’en novembre dans la partie sud du pays, je tiens singulièrement à souligner que le dernier mot de toute nos productions qu’elle soit météorologique, climatologique revient à Dieu.
Nous sommes certes des utilisateurs de puissant algorithme mais nous n’avons pas créer des systèmes auquel il se rapporte en d’autre terme si les déductions scientifiques sont reproductives c’est qu’un être supérieur leur a donné ses qualités, ses caractéristiques, qualité que nous n’avons fait que discerner pour un meilleur être des humains.
Cette année Mali météo a fait beaucoup d’alerte précoce et de campagne d’information de la population concernant cette saison des pluies est ce que ses sensibilisations continuent toujours ?
Nous continuerons toujours à faire la diffusion des alertes jusqu’à la disparition complète des risques hydrométéorologiques en cours
Pourquoi des catastrophes naturelles on peut éviter comme certaines inondations arrivent malgré les alertes de la météo est ce que l’incivisme, l’incomphrénsion de la population autre chose ?
Le cycle de l’eau est connu évaporation, condensation, précipitation, ruissellement et l’infiltration, et les inondations sont liés à un certain nombre de facteur pouvant être naturel et où humain dont les densités de la pluie, la topos séquences dont la vitesse du ruissellement les dimensionnements de nos infrastructures, l’aménagement local en d’autre termes occupation des terres.
On peut aussi citer le type de sol, le niveau du stock d’eau dans ses couches superficielles ou profondes, dont dépend également la vitesse d’infiltration de l’eau. Et lorsque tous ces facteurs cités sont à l’optimum l’incivisme peu bien entendu peuvent être un facteur déclencher ou aggravant incivisme que nous pouvons gérer par des fortes règles qui vont s’appliqué à tous. Nous ne devons pas aussi oublier le réchauffement climatique qui met en mouvement les forces météorologiques maléfiques, par nature, occasionnelles, soudaines et destructives.
Quel les domaines où l’apport de la météo est Important dans notre pays ?
Concernant cet aspect, nous avons tout d’abord l’aéronautique sur la planète Terre, aucun avion ne peut décoller ou atterrir sans les prévisions météorologiques. Pour l’agriculture, nous nous investissons dans l’étude des interactions entre les phénomènes métrologiques et hydrologiques d’une part, et l’agriculture prise dans son sens le plus large, la sylviculture et autres et nous cherchons à améliorer l’énergie photosensible utilisée à ces niveaux.
Un autre domaine important est celui de l’énergie verte et ses expansions avec la rue sur les panneaux solaires à travers les énergies renouvelables telles l’éolienne, le solaire et aussi l’impulsion de l’énergie hydroélectrique sur des bases bien entendu hydro métrologiques.
La santé également à travers les bulletins Climat santé que nous élaborons en lien avec la pollution de l’air, certaines maladies telles la méningite, le paludisme ; nous faisons aussi des alertes sur les canicules.
Nous intervenons également dans le dimensionnement des infrastructures tels les ponts, les barrages, les routes, l’aménagement agricole du pays l’élevage, les ouvrages hydroélectriques et leur exploitation, l’industrie, les transports et l’urbanisme. Tous ces domaines peuvent tirer des profits, en partie et à long terme, des forces météorologiques bénéfiques qui sont la lumière la chaleur et les eaux.
Quel défi l’agence nationale de la météorologie se doit de relever à l’heure de la variabilité et du changement climatique dans notre pays ?
Comme vous pouvez l’imaginer, la météo en tant que science repose sur des modèles prédictifs très sophistiquées qui permettent d’anticiper sur le temps futur.
Ces modèles, élaborés par des centres de recherche et des agences météorologiques internationales, se basent sur des principes fondamentaux de la physique de la dynamique des fluides pour simuler le comportement de notre atmosphère.
Ainsi, en intégrant les données réelles telles la température, la pression, l’humidité découlant de nos observations, nous ajustons continuellement nos simulations pour améliorer la précision de nos prévisions. Pour faire simple, imaginons une photographe géante représentant le climat de la terre.
Chaque millimètre carré de cette photo géante montre un petit bout de notre atmosphère à un moment bien précis.
Que font les prévisionnistes ? les prévisionnistes assemblent de manière experte les différentes parties de cette photographe géante à l’aide de puissances calculateurs pour prévoir le temps en se basant sur les données historiques c’est pourquoi nous disposons d’archives climatologiques.
Cette démarche, constituent ce que nous appelons la modélisation et il existe différents modèles distincts les uns des autres par leur résolution spatiale, leur efficacité à prédire des phénomènes locaux tels les tourbillons, la brume sèche, la pluie, des phénomènes globaux qui peuvent être des tempêtes, des poussières, le phénomène El Niño et El Niña que nous vivons actuellement.
Ces modèles diffèrent aussi par leur échéance temporelle ce qui est réel, tous ces modèles utilisés sont particulièrement performants. Mais souvent, les prévisionnistes passent carrément à côté donc il y a un défi. Et le défi auquel ces modèles sont confrontés aujourd’hui découle du réchauffement climatique.
En effet, les changements dans la composition de l’atmosphère, l’augmentation de la température globale et la modification des courants océaniques introduisent de nouvelles variables et exacerbent les phénomènes météorologiques extrêmes. À notre niveau, nous voulons construire notre propre modèle, un modèle sahélien, malgré la grande complexité de cette ambition.
Et quel défi, Mali Météo, se doit de relever à l’ère du numérique ?
Le pays est immense, nous souhaitons étendre davantage notre réseau d’observation et connecter chaque poste d’observation au siège, afin de mieux servir nos communautés usagers.
Nous souhaitons aussi disposer de serveurs de grande capacité pour sauvegarder les données collectées et aussi disposer d’experts spécifiques pour transformer ces données en compétences selon les stades d’intérêt de nos usagers finaux.
Nous comptons aussi poursuivre la modification artificielle du temps en utilisant des technologies. En utilisant des technologies moins coûteuses et sortir notre agriculture si possible du jour du climat.
Quelles sont les difficultés non évoquées que vous rencontrez dans les exercices du métier ?
Nous souhaitons identifier au mieux les besoins d’assistants de nos usagers pour les satisfaire et cela nécessite d’énormes moyens techniques, financiers et organisationnels.
Pour conclure, si vous avez un message l’adresse à la population ?
J’ai effectivement un message, il nous reste encore beaucoup de choses à faire dans notre pays et les ressources sont limitées. Donc, il nous faut impérativement bien gérer les ressources à date, c’est-à-dire celles disponibles, avoir foi en l’avenir. Certes, nous sommes actuellement dans un tournant difficile de notre histoire récente, mais ces difficultés du moment, nous devons les transformer en opportunités. En pensant tous positivement, et en agissant tous, main dans la main, la tête haute, l’esprit ouvert, en contenant nos divergences, nos ambitions individuelles et penser à la patrie, la surréalité valable du mouvement, et nous persuader que l’avenir est malien et qu’il ne doit pas en être autrement.
Cheick Oumar Camara