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Rapport d’Étude : La Perception des Jeunes Face à la Corruption au Mali

by Nandi
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Dans le cadre de la mise en œuvre de son PTA de l’An 3, le Projet d’appui à la Lutte de contre la Corruption pour et par l’Egalité des Genres au Mali (LUCEG), a présenté le Rapport de l’Etude sur la Perception des Jeunes sur la Corruption le 11 janvier 2024 au l’Amphithéâtre du Conseil National du Patronat à ACI 2 000. La présente étude se penche sur la manière dont la jeunesse perçoit la corruption dans notre société.

Le  Projet LUCEG a mandaté le Cabinet DAFINA Consulting pour mettre à jour le Rapport de l’Etude sur la Perception des Jeunes sur la Corruption produit par le Projet Justice, Prévention et Réconciliation (JUPREC). Cette mise à jour d’enquête réalisée en 2019 sur la perception des jeunes sur la corruption au Mali ; veut être une contribution dans la recherche de solutions dans la lutte contre la corruption, vis-à-vis des couches sociales vulnérables que sont les jeunes. Et cette étude relate également des perceptions qui convergent pour exprimer que les différentes crises traversées sont la résultante d’une mauvaise gouvernance, financière notamment.

Ce projet a pour l‘objectif général de mettre à jour le Rapport de l’Etude au regard des changements de contextes intervenus au Mali depuis 2020 et permette aux OSC et plusieurs structures étatiques de mieux comprendre la perception des jeunes sur le phénomène de la corruption et d’alimenter| leurs actions de communication, de sensibilisation et de plaidoyer.

Au cours de cette rencontre, le Coordinateur du Projet LUCEG, Dramane Yacouba Diallo affirme que  ce rapport sera un outil, qui va renforcer les actions des partenaires du projet LUCEG et de celles de tous les acteurs et actrices engagées dans la lutte contre la corruption au Mali.

Le Directeur du Cabinet DAFINA Consulting, Oumar Senou, a expliqué lors de la présentation du Rapport de l’Etude sur la perception des jeunes sur la corruption que :

  • 96% : confirment l’existence de la corruption au Mali, contre 3% ;
  • 88% : soit plus des trois quarts, définissent la corruption comme étant le fait de « proposer de l’argent ou un service à une personne qui détient un pouvoir en échange d’un avantage indu » ;
  • Et 65% : connaissent les types de corruption existant au Mali.

Dans les domaines et services les plus impactés par la corruption, selon eux :

  • La Police 89%, la Justice 78%, la Politique 70% la Douane 64%, le Foncier 62%, l’Education et l’Impôts 59%, la Santé 56%, les Institutions communales 48% et les ONG 33%.

Les acteurs les plus impactés par la corruption : jeunes (74%) et femmes (54%)

Principales victimes de la corruption : filles et garçons (75%), jeunes issus des milieux urbains (65%), jeunes issus des milieux ruraux (59%), jeunes filles en situation de handicap (46%) jeunes filles non scolarisées et jeunes filles issues des couches les plus modestes (44%) et 68% reconnaissent l’implication des filles et des jeunes dans la corruption.

Selon les jeunes, la corruption se manifeste au Mali par : Pot de vin 70% et Dessous de table 69%, Fraude 64% et Détournement 62%, Cadeaux Illicites 60% et conflit d’intérêt 51%  et Favoritisme 57% et Trafic d’Influence 54%.

A travers : Le Foncier (62%), l’Education et les Impôts (59%), la Santé (56%), les Institutions Communales (48%) et les ONG (33%).

  • 77% : font un lien entre les crises que traverse le Mali depuis plusieurs décennies et la corruption à grande échelle ;
  • Pour 64% : l’Ethique et la Morale ne sont plus une préoccupation pour la plupart des jeunes ; ce qui compte c’est « l’appât du gain facile afin de s’enrichir à tout prix » ;
  • Selon 58% : il n’existe pas de facteurs socioculturels qui favorisent la corruption tandis que 42% ont un avis contraire ;
  •  45% : ne connaissent pas l’évolution des mécanismes de lutte contre la corruption depuis ces dernières années ;
  • 66% : ignorent les missions dédiées aux structures et institutions de lutte contre la corruption ;
  • 24% : estiment que les institutions sont efficaces, 10% : très efficaces et 11% : pas du tout efficaces et 55% peu efficaces
  • Le niveau de connaissance des textes relatifs à la corruption est très faible en général : 24%
  • 23% : pensent que les jeunes sont assez engagés 4% qui pensent qu’ils sont très engagés, 15% qui pensent qu’ils sont non engagés et 58% pensent que les jeunes sont peu engagés, à la hauteur de leur potentiel
  •  75% des personnes estiment « moyen » le niveau de potentiel que représente les jeunes dans la lutte contre la corruption.

Selon le Représentant de l’Ambassade de Canada, chef de coopération au Mali dans son discours que le Canada est convaincu qu’une lutte efficace contre la corruption ne saurait se faire sans l’implication active de la jeunesse malienne et plus particulièrement des adolescentes et des filles. C’est pourquoi cette initiative est salutaire du projet LUCEG qui contribue  inévitablement à renforcer les capacités de cette population, qui représente l’avenir du Mali, vis-a-vis les dangers liés à la corruption.

Cette étude sur la perception des jeunes sur la corruption souligne l’importance de comprendre, pour élaborer des stratégies efficaces de prévention et de sensibilisation. En donnant voix aux jeunes, nous pouvons construire ensemble une société plus intègre et résiliente face à la corruption. Pour le Projet LUCEG, une lutte efficace contre la corruption, passe inéluctablement par l’implication, la participation, et la prise en compte des préoccupations de la jeunesse.

Oumou Kané

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