Accueil CEDEAO Stabilité politique et développement économique : Georges Weah plaide pour une nouvelle gouvernance en Afrique de l’ouest

Stabilité politique et développement économique : Georges Weah plaide pour une nouvelle gouvernance en Afrique de l’ouest

by Nandi
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Considéré comme l’un des acteurs politiques les plus influents du continent africain, le président libérien Georges Weah, a récemment pris position sur une question qui fait l’objet de débats houleux dans la région : la résurgence des coups d’Etat ! L’ancien «Ballon d’or» (1995) ne cesse en effet de critiquer la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) dans sa façon de condamner les coups d’État. Ne participant que rarement aux sommets de l’organisation, il déplore une situation de deux poids deux mesures qui condamne les militaire et ferme les yeux sur la confiscation du pouvoir par des présidents en place au gré des modifications des constitutions.

«Tant que la Cédéao tolérera les coups d’État institutionnels qui permettent les présidences à vie, il y aura des coups d’État militaires» ! Tels sont les propos attribués à Georges Weah, le président du Libéria, après les sanctions prises contre le Niger par l’Uémoa et la Cédéao à l’issue de leurs sommets extraordinaires organisés le 30 juillet 2023. Et de poursuivre, «on ne peut pas condamner des coups d’État militaires lorsqu’on ne condamne pas ceux qui font des coups d’État institutionnels. La Cédéao devrait travailler pour l’intérêt de nos peuples».

L’ancien «Ballon d’or» de France Football (1995) suggère ainsi une corrélation directe entre l’attitude laxiste de la Cédéao face aux détournements des institutions politiques et l’émergence de rébellions militaires face aux pouvoirs civils. De toute évidence, pour Weah, ces deux phénomènes sont indissociables. Et pourtant, les dinosaures et les jeunes loups de la Cédéao font preuve de tolérance à l’égard des manœuvres politiciennes discutables, comme l’extension des mandats présidentiels qui facilite indirectement les coups d’État militaires. La vision du président Weah est claire : si la Cédéao veut vraiment empêcher les coups d’État militaires, elle doit commencer par s’attaquer à leur cause fondamentale : l’usurpation institutionnelle ! Tout comme, elle doit faire de la gouvernance vertueuse la base de son soutien à un président élu !

Le chef de l’Etat libérien ne cesse de plaider d’ailleurs pour un changement fondamental dans la manière dont l’organisation sous-régionale traite les problèmes politiques. En effet, Georges Weah appelle de ses voeux un nouveau modèle de gouvernance basé sur le développement durable et les intérêts des populations pour briser ce cycle des putsches et de violence armée, notamment de rébellion et de terrorisme en Afrique, dans notre sous-région particulièrement. Et naturellement que la Cédéao, comme toutes les autres institutions régionales, a «une responsabilité significative dans la stabilisation et le développement de la région». Une mission dont font fi ses dirigeants juste préoccupés par la protection de leurs intérêts économiques et politiques. Cela explique en partie pourquoi des directives favorables aux peuples comme la libre circulation des personnes et de leurs biens ont du plomb dans l’aile.

«La Cédéao devrait travailler pour l’intérêt de nos peuples», a souhaité la star mondiale du foot qui a réussi une brillante reconversion dans l’arène politique. Il souhaite ainsi «un changement radical» dans la manière dont l’organisation régionale opère. «Mister George» suggère ainsi un nouveau modèle dans lequel les intérêts des populations de la sous-région sont prioritaires ; un modèle qui rejette les abus de pouvoir et se concentre sur le développement durable.

Pour des chroniqueurs politiques que nous sommes, le message du président Weah à ses pairs de l’organisation sous-régionale est à la fois «un avertissement» et «une opportunité». Un avertissement rappelant que «l’inaction face aux abus politiques peut avoir des conséquences imprévues et dangereuses». Mais aussi «une opportunité d’embrasser un nouveau modèle de gouvernance fondé sur l’intérêt des peuples. C’est une perspective qui, si elle est prise au sérieux, pourrait vraiment faire une différence dans la région». Les dinosaures de la Cédéao sont-ils pour autant prêts à relever ce défi ?

Il faut rappeler que, après les stades, «King George» s’est lancé en politique décrochant le 20 décembre 2014 un poste de sénateur (avec 78 % des voix) aux dépens de Robert Sirleaf, fils de la présidente d’alors, Ellen Johnson Sirleaf. Depuis le 22 janvier 2018, il préside le Liberia qui se remet lentement, mais sûrement d’une période de guerre civile ayant plongé le pays dans le chaos généralisé.

Des bidonvilles de Monrovia, Weah a conquis les terrains de football les plus célèbres du monde pour atterrir au palais présidentiel du Libéria où sa priorité est de relancer l’économie de son pays. Parmi ses premières décisions figure la réduction de son propre salaire de 25 % pour sans doute atteindre cet objectif et montrer à ces concitoyens la nécessité de consentir des sacrifices pour parvenir au changement bénéfique à l’ensemble du peuple !

Moussa Bolly

Le Mali

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