Assimi Goïta, le président de la Transition du Mali, a reçu, le vendredi 9 septembre 2022 à Koulouba, le Ministre des affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria. Lors des échanges, la question des soldats ivoiriens détenus au Mali, qui fait aujourd’hui couler beaucoup d’encres et de salives, a été abordé par les deux personnalités. Le Chef d’État du Mali a conditionné la libération des « soldats» ivoiriens à l’extradition de « certaines personnalités maliennes » en exil en Côte d’Ivoire et faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice malienne.
« Au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses « soldats », elle continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice. », a déclaré le président de la Transition, selon le communiqué de la Présidence du Mali. Malheureusement, précise Assimi Goïta, ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali. « D’où la nécessité d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali », selon le président de la Transition.
Les personnalités politiques maliennes qui sont en exil en Côte d’Ivoire et qui font l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice malienne sont : Karim Keïta, ancien président de la Commission de sécurité et de défense de l’Assemblée nationale et non moins fils de l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéïta, et de Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre de la Défense et des anciens combattants du Mali.
Pour rappel, le samedi 3 septembre 2022, dans la soirée, les trois femmes du groupe des 49 militaires ivoiriens arrêtés au Mali, le 10 juillet dernier, ont été officiellement libérées et remises aux autorités ivoiriennes. « La République de Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable. La Côte d’Ivoire, soucieuse d’entretenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes, édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali», avait laissé entendre, après leur libération, Fidèle Sarassoro, le ministre directeur de cabinet du président de la Côte d’Ivoire.
A signaler que le 10 août dernier, les autorités judiciaires maliennes ont inculpé et placé sous mandat de dépôt, les 49 militaires ivoiriens pour « des faits de crimes d’association de malfaiteurs, d’attentat et complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, de détention, port et transport d’armes de guerre et de complicité de ces crimes ». Le 10 juillet 2022, les 49 soldats ivoiriens ont été arrêtés à l’aéroport de Bamako et considérés comme des mercenaires par les autorités maliennes. Une accusation qu’avait rejeté Abidjan et qui demandait « sans délai », leur libération, soutenant que ce sont des éléments de soutien à la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali), même si selon le porte-parole adjoint de l’ONU (Organisation des Nations Unies) Farhan Haq, les éléments interpellés « ne faisaient pas formellement partie de la Minusma ».
Madiassa Kaba Diakité
Le républicain Mali