
Au moment où le ministre de l’Industrie et du Commerce Moussa Alassane Diallo gesticule en annonçant une diminution du prix du ciment, les acteurs du ciment ne l’écoutent apparemment pas. Le ciment reste très cher au Mali à un moment où la conjoncture économique bat son plein dans un pays condamné à vivre sans aide internationale.
Alors que le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, annonçait récemment une baisse du prix du ciment, la réalité du marché dément formellement ces déclarations. Sur le terrain, les consommateurs continuent de payer leur tonne de ciment à des prix exorbitants, parfois supérieurs à ceux affichés avant la décision gouvernementale. Des prix hors de contrôle et qui frisent la défiance.
À Bamako, la tonne de ciment se négocie encore entre 120 000 et 130 000 FCFa, selon les points de vente visités. Or, le ministre avait fixé, à l’issue de discussions avec les opérateurs économiques, un prix plafond de 112 000 F CFA pour le ciment local et 117 000 FCFA pour le produit importé. Comparaison régionale défavorable, la situation contraste avec les pays voisins. Selon des informations recueillies auprès de distributeurs régionaux : au Sénégal, la tonne de ciment se vend autour de
71000 F et 106 000 F CFA ; au Burina Faso et au Niger, elle ne coûterait que 55 000 F cFa, soit moins de la moitié du prix pratiqué au Mali. Ce n’est pas la première fois que le ministre de l’industrie et du Commerce annonce des mesures de régulation sans véritable impact. L’épisode de N-Sukala, où les prix du sucre avaient flambé malgré les engagements officiels, reste encore dans les mémoires.
Un analyste économique, joint par nos soins, estime que le problème réside dans « l’incapacité de l’État à contrôler les circuits de distribution et à sanctionner les contrevenants ».
Pour de nombreux Maliens, cette flambée du prix du ciment est un coup dur, notamment pour les ménages en pleine construction. « Beaucoup de familles arrêtent leurs chantiers. Tant que le prix ne baisse pas réellement, personne ne peut continuer à bâtir », résume (la situation) Soungalo, un maçon rencontré à Kalaban-Coura !
Hachi Cissé