Accueil FEMMES Association Yeleen : Autonomisation économique, une clé pour protéger les droits des femmes

Association Yeleen : Autonomisation économique, une clé pour protéger les droits des femmes

by Nandi
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Autonomisation économique des femmes n’est pas seulement un but en soi, mais une stratégie essentielle pour lutter la corruption, souligne Aïssata Bocoum, la Présidente de l’Association Yeleen

Les femmes et les filles jouent un rôle essentiel dans la résolution des grands défis auxquels elles sont confrontées. Elles doivent être entendues, valorisées et pleinement intégrées dans toutes les sphères de la société. C’est dans cette optique que l’Association Yellen, en partenariat avec le projet LUCEG, a organisé une journée d’échanges autour du thème : « L’autonomisation économique de la femme, un moyen efficace dans la lutte contre les pratiques corruptives qui affectent leurs droits », le mercredi 26 mars 2025, à la Maison de la Femme de Sabalibougou, dans le cadre de la commémoration du 8 mars.

Lors de cette cérémonie, des échanges enrichissants ont eu lieu entre les panélistes et les participants. Parmi les intervenantes figuraient Mme Sanogo Djénéba, chargée de plaidoyer à Yeleen, et Mme Touré Nana Alassane, sociologue et chercheuse en genre à l’ONG Sahélienne. Ensemble, elles ont partagé leurs expériences, discuté des défis liés à l’autonomisation économique des femmes, et exploré des pistes concrètes pour renforcer leur pouvoir d’agir face aux pratiques de corruption.

Dans son allocution, la présidente de Yeleen, Aïssata Bocoum, a souligné que le thème retenu cette année s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’égalité des genres et la gouvernance au Mali. Selon elle, l’autonomisation économique des femmes ne constitue pas uniquement un objectif à atteindre, mais bien une stratégie centrale dans la lutte contre la corruption, un fléau qui entrave la pleine jouissance des droits des femmes et le développement durable. Elle a également mis en avant les résultats du projet LUCEG, démontrant que toute lutte efficace contre la corruption doit être inclusive.

Mme Sanogo Djénéba, panéliste a précisé que l’autonomisation économique des femmes consiste à leur permettre de devenir indépendantes financièrement. Cela passe notamment par l’éducation c’est-à-dire offrir une éducation de qualité favorise non seulement l’autonomisation économique, mais aussi l’émancipation des femmes. Et lorsque les femmes accèdent à leurs droits dans tous les domaines, cela devient un levier d’autonomie », a-t-elle affirmé.

Pour sa part à Mme Touré Nana Alassane a rappelé que l’autonomisation, c’est avant tout la capacité de prendre des décisions et de les assumer. Mais, selon elle, cela suppose certains préalables, dont l’égalité des chances entre hommes et femmes. « Bénéficier des mêmes opportunités n’est pas une évidence dans notre société. Par exemple, dans les familles, les filles ont-elles réellement les mêmes chances que les garçons d’aller à l’école, de travailler, ou de poursuivre leurs aspirations ? Et quand elle, est-ce que la loi leurs garantit cette égalité ?

M. Moro Issiaka Diallo, responsable du projet Journaliste pour les Droits Humains, a quant à lui souligné que toutes les femmes ayant bénéficié de formations sur les violences basées sur le genre sont accompagnées par des mentors. Ces derniers les aident notamment dans leurs stratégies de plaidoyer, notamment à travers les médias.

Au Mali, des avancées notables ont été enregistrées, notamment grâce à la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015, qui a permis une augmentation significative de la représentation des femmes dans les instances de décision. Ces progrès sont le fruit d’un cadre législatif et politique renforcé, indispensable au leadership féminin et à la réduction des inégalités. Toutefois, malgré ces avancées, la participation des femmes à la vie politique et économique reste encore insuffisante. La démocratie malienne continue de faire face à plusieurs défis, tels que la faible participation électorale et le manque de confiance entre les citoyens et les responsables politiques.

Il est donc important que les femmes poursuivent leur mobilisation, qu’elles exigent davantage de transparence et d’intégrité dans les pratiques économiques et politiques, et qu’elles défendent leurs droits avec force et détermination. Leur participation à la prise de décision – au niveau local, national et sous-régional – doit être renforcée, afin que les choix politiques reflètent réellement les besoins et les aspirations de l’ensemble de la population, et particulièrement ceux des femmes.

Youma A Cissé

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