En commune V du district de Bamako (584 172 habitants, dont 49 % de femmes), la digitalisation des recettes reste une préoccupation majeure des élus municipaux. Elle est attendue comme une bouée de sauvetage face à la faiblesse du recouvrement dans bien de secteurs.
«Au niveau de la taxe de développement régional et local (TDRL), par exemple, nous arrivons à peine à récolter 40 millions de F CFA sur un potentiel estimé à environ 1,5 milliards F CFA», a déploré le maire Amadou Ouattara. A noter que la TDRL est une imposition annuelle qui doit être payée par toutes les personnes âgées de plus de 14 ans, résidant au Mali au 1er janvier de l’année d’imposition ou y fixant leur résidence dans le courant de l’année d’imposition.
Pour une efficace collecte des taxes, le maire et son équipe misent beaucoup sur la digitalisation de l’administration officiellement lancée le 19 juillet 2024 à Bamako. Et cela d’autant plus que, a souligné M. Ouattara, le manque à gagner est énorme compte tenu de l’immensité des potentialités dont dispose cette municipalité. Et pour ce faire, la mairie compte tirer les enseignements des expériences passées afin de pouvoir «embarquer» toute la municipalité dans le train de cette innovation technologique. Avec le soutien d’un bureau d’étude implanté dans la commune, elle œuvre à constituer une base de données avec les agents de la mairie. L’expérience va commencer avec l’état civil pour s’étendre à tous les autres domaines.
Il est par exemple prévu de géo-référencer les activités commerciales afin de mobiliser les «ressources cachées» pour le développement endogène. «Nous avons misé sur le développement participatif qui engage la responsabilité de tous. Ainsi, en termes de recouvrement des ressources, il rien ne sera désormais laissé au hasard grâce à la dynamique stratégie de digitalisation qui est en train de se mettre en place», assuré M. Moussa Bâ, adjoint au maire. C’est de bonne guerre !
Moussa Bolly