En l’honneur de la Journée Internationale des Femmes, la Communauté Pratique en matière de lutte contre la Corruption (CPCL), en collaboration avec le Projet de Lutte contre la Corruption et pour l’Egalité du Genre (LUCEG), a organisé un atelier de formation destiné aux femmes/Filles leaders des organisations de la société civile et des partis politiques. Cet événement s’est déroulé au siège du Parona à l’ACI 2000.
L’objectif de cet atelier était de sensibiliser les femmes/Filles leaders sur la corruption au Mali et sur les moyens juridiques de la combattre, afin de les inciter à s’engager davantage dans cette lutte. La Journée Internationale des Femmes, célébrée chaque année le 8 mars, offre une occasion de plaidoyer pour les droits des femmes et de dresser un bilan sur les progrès réalisés en matière d’égalité des sexes.
La corruption est une « pratique qui vise à proposer, sans droit, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques pour obtenir d’une personne dépositaire de l’autorité publique, chargée d’une mission de service public, qu’elle accomplisse ou qu’elle s’abstienne d’accomplir un acte de sa fonction, de sa mission ou de son mandat ou facilité par sa mission ou son mandat ».
D’après Dramane Yacouba Diallo, Coordinateur du projet LUCEG, les femmes et les filles subissent souvent les conséquences les plus graves de la corruption dans de nombreuses sociétés. Elles sont particulièrement exposées à l’exploitation, à la coercition et à la discrimination associées aux pratiques corruptrices. En les impliquant activement dans la lutte contre la corruption, nous pouvons mieux comprendre et répondre à leurs besoins spécifiques, contribuant ainsi à promouvoir une société plus juste et équitable pour tous.
L’engagement des femmes et des filles peut apporter des perspectives uniques et des compétences précieuses à la lutte contre la corruption. Leurs expériences de vie, leur sensibilité aux enjeux sociaux et leur capacité à construire des réseaux de soutien peuvent constituer des atouts précieux pour trouver des solutions novatrices contre la corruption. Leur intégration dans les processus décisionnels et les organes de contrôle renforce la légitimité et l’efficacité des institutions chargées de combattre ce fléau.

Selon la représentante du ministère de la justice et des droits de l’homme, Garde des Sceaux, la lutte contre la corruption revêt une importance cruciale pour promouvoir la transparence et l’équité au sein des institutions, notamment dans le contexte de la refondation du Mali Koura. Cette lutte implique une application rigoureuse des lois, ainsi que la sensibilisation et la promotion de cultures d’intégrité à tous les niveaux de la société. Et le Ministre de la Justice et des droits de l’homme, Garde des Sceaux, Mamadou Kassoumgué, a entrepris de renforcer l’arsenal juridique en créant de nouvelles infractions, notamment dans le domaine de la délinquance financière. Il a mis en place une juridiction spéciale pour lutter contre ce type de délinquance, à travers la création du pôle national de lutte contre la délinquance financière. Ce pôle, précédemment intégré au bureau vérificateur général et à l’OCLEI, était chargé de la vérification des comptes et des comptables publics. Elle a également encouragé les participants à s’engager pleinement dans cette formation.
Quant à la présidente de la CPLC, Mariam Dianama Sanogo, souligne que la lutte contre la corruption est une revendication des droits, étant donné que les pratiques corruptrices et discriminatoires entraînent des pertes préjudiciables, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la justice des femmes et des filles. Ainsi, la lutte contre la corruption doit susciter un intérêt particulier de la part des femmes et des filles.
Pendant les trois jours de formation dispensée par le Docteur Oumar Seno, trois modules ont été abordés :

1. Acquisition des connaissances fondamentales sur la corruption ;
2. Compréhension des instruments juridiques de lutte contre la corruption au Mali ;
3. Sensibilisation sur le rôle des femmes et des filles dans la lutte anti-corruption.
En résultat, 35 femmes/filles ont pu :
– Expliquer les manifestations, les causes et les conséquences de la corruption ;
– Comprendre les mécanismes de dénonciation des actes de corruption ;
– Connaître l’arsenal juridique de lutte contre la corruption au Mali ;
– Reconnaître leur rôle dans la lutte anti-corruption ;
– Formuler des recommandations à l’intention des acteurs et des organes de lutte anti-corruption.
Le projet LUCEG, axé sur la lutte contre la corruption en faveur de l’égalité des genres, est le partenaire technique et financier de la CPLC.
Le projet LUCEG estFinancé par Affaire Mondiale Canada (AMC), ce projet est réalisé en collaboration avec l’École Nationale d’Administration Publique du Québec (ENAP).
YC