La Mauritanie demande le retour du Mali au sein de l’instance qui a du mal à bouger après le départ du pays considéré comme pièce maîtresse de l’organisation. Nouakchott souhaite de tout cœur le retour du Mali pour qu’ensemble les pays du G5 Sahel puissent faire face au péril terroriste.
Le Président en exercice du G5 Sahel, Mohamed Ould Cheick El Ghazouani, a demandé officiellement, lundi 17 juillet 2023, le retour du Mali dans cette organisation. C’était lors de l’ouverture des travaux de la 4ème session de l’Assemblée générale de l’alliance Sahel, un événement visant à mobiliser l’aide internationale pour le développement de la région où il a regretté le départ volontaire de notre pays.
Rappelons que Bamako a quitté l’alliance militaire régionale de lutte contre les groupes terroristes sur fond de dispute autour de sa présidence en exercice. Bamako s’est notamment retiré du G5 Sahel en mai 2022, en prétendant une perte d’autonomie et l’instrumentalisation de l’organisation par la France.
Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a regretté le « retrait » du Mali de l’organisation G5 Sahel et de sa force conjointe.
En effet, les autorités de la transition qui dirigent le Mali depuis 2020 ont rompu avec la France et ses alliés pour se tourner vers la Russie. L’armée française a transféré aux autorités maliennes ses différentes bases au Mali et quitté en août 2022 après neuf ans d’engagement contre les djihadistes.
Largement financée par l’Union européenne, la force conjointe du G5 Sahel représentait aux yeux des partenaires internationaux du Sahel une porte de sortie à un moment où le djihadisme se répandait ailleurs, au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Mais, en cinq ans, les opérations communes sont restées peu nombreuses et la situation sécuritaire au Sahel n’a cessé de se dégrader.
Le plaidoyer mauritanien semble intervenir dans un moment de l’adoption d’une feuille de route en faveur du retour du Mali dans les rangs ainsi que d’une reconnaissance tacite du déclin du G5 sans le Mali.
En définitive, les observateurs du G5 admettent que le retrait du Mali a stoppé une continuité territoriale qui rend difficiles les interventions contre l’insécurité et pour le développement. En tous les cas le dernier mot revient aux autorités maliennes.
Assitan DIAKITE