Depuis 2012, le Mali traverse une crise profonde et multidimensionnelle qui menace l’unité nationale et fragilise durablement la stabilité du pays. Face à cette situation, les autorités affichent aujourd’hui leur volonté de faire de la paix et de la cohésion sociale une priorité. Cependant, la tension politique et sociale continue de susciter de vives inquiétudes, affaiblissant davantage le tissu social malien. Cette crise, qui dure depuis plus d’une décennie, a sérieusement ébranlé le vivre-ensemble et accentué les divisions entre les citoyens.
Dans ce contexte, la jeunesse a un rôle important à jouer. Elle doit promouvoir l’écoute, le dialogue, le respect des différences et rejeter tout discours de haine. Il est urgent que la jeunesse s’implique pleinement dans la reconstruction du lien social : s’écouter, dialoguer, refuser les discours de haine et reconnaître la richesse des opinions divergentes. C’est en retrouvant ces valeurs que le Mali pourra se réconcilier avec lui-même comme le souligne Kassim Doumbia, un jeune malien engagé.
Nandi.info : Comment agissez-vous concrètement pour retisser le lien social ?
K.D. : je fais partie d’une association créée par des jeunes issus de différents quartiers. On organise des débats publics, les rencontres de grins, des marathons, des matchs de football intercommunautaires, entre autres. Ces moments permettent aux jeunes de se rencontrer, d’échanger, de s’écouter et tisser un lien dans le but de restaurer la cohésion sociale.
Selon vous, quel est le plus grand défi de votre génération ?
K.D. : notre plus grand, c’est la désinformation car beaucoup de jeunes aiment partager les informations sur les réseaux ou autres sans les avoir vérifiés. Mais dès qu’on les met face à d’autres expériences, leur regard change. Il faut multiplier les occasions d’apprendre et de travailler ensemble. Il ne s’agit pas seulement de vivre côte à côte mais de construire ensemble.
Votre dernier mot ?
K.D. : trop souvent, on ne voit les jeunes que comme une source de problèmes, mais en réalité nous sommes aussi des acteurs de la réconciliation pour la paix et le vivre ensemble. Nous les jeunes engagés, on a également besoin de l’accompagnement de tous. C’est à travers cela que le vivre-ensemble deviendra une réalité durable.
Aujourd’hui, il est important que les citoyens puissent faire la part des choses, différencier les idéologies des personnages et surtout accepter les divergences d’idéologies.
Kadiatou Traoré
