Accueil Le Pays Expulsion de Guillaume Ngefa : Le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU appelle les autorités maliennes « à revenir sur leur décision »

Expulsion de Guillaume Ngefa : Le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU appelle les autorités maliennes « à revenir sur leur décision »

by Nandi
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Au lendemain de l’annonce d’expulsion du Directeur de la division des droits de l’homme de la Minusma au Mali (Guillaume Ngefa), le Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies réplique. Dans un communiqué publié, ce lundi 6 février 2023, l’instance onusienne fait part de son opposition à ladite annonce et appelle les autorités du Mali à revoir leur décision.

Le missile ainsi tiré depuis Bamako, capitale du Mali, n’est aucunement passé inaperçu au sein des Nations unies. En clair, la décision d’interdiction du territoire malien, prise contre le Directeur de la division des droits de l’Homme de la Minusma, reste néanmoins contestée. Sur la base d’un communiqué, le Haut-commissaire aux droits de l’homme onusien n’a pas manqué de réponse pour Bamako. « Je souhaite faire référence au communiqué du 5 février 2023 du Gouvernement de la transition de la République du Mali, informant de la décision de déclarer persona non grata, Monsieur Guillaume Ngefa, Directeur de la division des droits de l’homme de la Minusma, qui se trouve en ce moment en congé à Genève ». Cette décision se baserait sur la sélection des membres de la société civile par M. Ngefa pour, rappelle le Haut-commissaire, participer aux différentes sessions du conseil de Sécurité des Nations unies sur le Mali. Au Gouvernement du Mali, le Haut-commissaire dit « exprimer sa consternation et sa vive protestation face à sa décision » d’expulsion. Il trouve, pour la circonstance, d’ailleurs que le Gouvernement se base sur une « conception erronée de la situation tant sur la forme que sur le fond ». Le sieur Guillaume a exercé, au cours des dernières années, ses fonctions avec un dévouement absolu pour la promotion et la protection des droits humains au Mali. « J’ai pleinement confiance en son professionnalisme et son impartialité dans l’exercice de ses fonctions en tant que mon représentant au Mali ».Aussi, clarifie le Haut-commissaire, « je tiens à rappeler que la doctrine de persona non grata ne s’applique pas juridiquement au personnel des Nations unies ».Se focalisant sur les dispositions du Pacte international relatif aux droits civiques et politiques auxquels le Mali a souscrit, l’organe protestataire rappelle que les autorités maliennes doivent pouvoir garantir la liberté d’expression aux citoyens, ainsi qu’à toute personne vivant sur le territoire malien. Par cette réplique, l’instance onusienne confie que les autorités de la transition ont pris la présente décision au moment où elles travaillent à la restauration d’un Etat de droit. Puis d’ajouter que le pays s’approche d’un cycle électoral exigeant entre autres l’expression libre de toutes les opinions sur toute l’étendue du Mali. Cela, sur toutes les questions, y compris la sécurité et les droits humains.

Loin d’apprécier la décision du Mali, l’organe poursuivra par dire « être important de rappeler que la liberté d’expression est un droit fondamental et indispensable dans les sociétés démocratiques ». Via ce communiqué, le Haut-commissaire dit être également préoccupé par le fait que dans son communiqué du 5 février, le Gouvernement du Mali a utilisé le qualificatif « d’usurpateurs » pour discréditer ou dénigrer des défenseurs des droits de l’homme. Des gens qui, souligne-t-on, n’ont fait que s’exprimer sur les questions des droits humains en conformité aux normes et standards internationaux. A en croire l’organe, qualifier les défenseurs des droits humains « d’usurpateurs » contrevient, sans nul doute, aux obligations internationales du Mali en matière des droits humains. Visiblement agacée par l’annonce d’expulsion du sieur Guillaume, l’instance dit « appeler les autorités de la transition malienne à revenir sur leur décision du 5 février 2023 », voire à assurer un meilleur respect et une meilleure protection des défenseurs des droits de l’homme au Mali. Bamako se pliera-t-il à l’instruction onusienne ?

Mamadou Diarra

Le Pays

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