Grâce aux activités de sensibilisation du projet LUCEG, 92% des participantes déclarent avoir renforcé leur capacité face aux pratiques corruptives et discriminatoires

Dans le cadre du renforcement du pouvoir des femmes et des filles maliennes face aux pratiques corruptives et discriminatoires, le Projet LUCEG a organisé le jeudi 20 mars 2025 à Bamako, un atelier de partage des résultats de l’évaluation à mi-parcours dudit projet en présence de tous les partenaires institutionnels (OCLEI, Ministère de la femme, de l’enfant et de la famille, Ministère de la Justice, Ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, Bureau du vérificateur général, etc.), de la société civile et l’Ambassade du Canada au Mali.
Cette évaluation à mi-parcours, dans le cadre du dispositif de suivi et d’évaluation du projet, a pour objectif de s’assurer que le projet progresse bien vers les résultats attendus et de formuler des recommandations sur les aspects à maintenir et les ajustements nécessaires. Dans cette exercice mené par le Centre d’études, de Recherches, d’Audit et de Formation (CERAF) :
- 80% des résultats sont atteints aux niveaux intermédiaire, immédiat et extrant.
- 189 992 femmes et filles ont été touchées à travers les activités de sensibilisation et de formation du projet. Parmi elles, 92% affirment avoir amélioré leurs capacités d’action face aux pratiques corruptives et discriminatoires
- 449 personnes dont 256 femmes issues des organisations de la société civile (OSC) et des partenaires institutionnels ont été formées sur des thématiques de gestion pour l’accomplissement de leurs missions de lutte contre la corruption et de défense des droits des femmes et des filles.
Le projet LUCEG avec la Stratégie nationale de lutte contre la corruption du Mali, offre un cadre propice aux OSC partenaires, la promotion de l’égalité des genres et à la réduction des pratiques corruptives et discriminatoires. Les femmes jouent un rôle central dans ce processus, en tant qu’actrices directes dans la lutte contre la corruption, l’éducatrices et promotrices de valeurs d’intégrité.
Rapport du cabinet CERAF, l’évaluation a mis en évidence des résultats largement positifs
Pertinence du projet
Le Mali a ratifié plusieurs conventions internationales et adopté des lois pour lutter contre la corruption. Parmi ces conventions, figurent celles des Nations Unies et de ‘Union Africaine.
Le Gouvernement a également élaboré une stratégie nationale de lutte contre la corruption pour promouvoir la bonne gouvernance et combattre l’impunité.
L’analyse des documents de référence et de la stratégie d’intervention du LUCEG permet de constater que les objectifs du projet s’alignent aux orientations nationales du Gouvernement malien en matière de lutte contre la corruption et de défense des droits des femmes. La stratégie de mise en œuvre repose sur une volonté de l’équipe du projet de trouver des solutions aux enjeux et défis constatés dans le domaine de la lutte contre la corruption, notamment des pratiques corruptives et discriminatoires qui affectent les femmes, les filles et les groupes vulnérables, mais aussi aux difficultés que rencontrent les acteurs institutionnels et ceux de la société civile pour accomplir leur mission de lutte contre la corruption.
Du point de vue de l’équité et l’égalité du Genre, le projet reste pertinent dans la mesure ou sa stratégie d’équité et d’égalité entre les femmes et les hommes (EFH) s’alignent aux orientations de la politique nationale Genre (PNG) du Mali et prend en compte les résultats de l’analyse comparative entre les sexes (ACS+) qui a été réalisée au début du projet. Cette ACS+ a permis d’accompagner ses partenaires institutionnels et ceux de la société civile pour intégrer la dimension Genre et équité dans leur fonctionnement, la gestion et le suivi/évaluation de leurs activités. Au regard des résultats atteints, il est facile de constater que le projet est doublement pertinent dans la mesure où ils s’alignent aux orientations stratégiques nationales liées à la lutte contre la corruption et la prise en compte du Genre dans les politiques et programmes nationaux.
Efficacité
Le résultat ultime du projet est de renforcer le pouvoir des femmes et des filles maliennes face aux pratiques corruptives et discriminatoires contribuant aux injustices et aux inégalités de genre dans la société malienne. Pour atteindre ce résultat, le projet mise sur I ’amélioration des capacités des OSC partenaires et de leurs bénéficiaires femmes et filles à exercer leurs droits et à intégrer la pratique d’un leadership transformateur afin de mieux lutter contre les pratiques corruptives et discriminatoires dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Gao (RI 1100) et sur celle de l’efficacité de I’OCLEI sur la lutte contre la corruption à Bamako et dans les régions au regard de l’exercice des droits des femmes et des filles (DFf) face aux pratiques corruptives et discriminatoires (RI 1200). L’atteinte de ces résultats intermédiaires s’appuie sur l’atteinte des résultats immédiats et ceux des extrants.
Les renforcements des capacités associés à la production des outils de sensibilisation d’éducation et en communication avec l’appui projet financé apporté par le projet à ces OSC partenaires de rejoindre1 90 0342 femmes dont 92% qui affirment avoir augmenté leur capacité d’action face aux pratiques corruptives et discriminatoires.
L’efficacité du projet est mesurée aussi dans ses capacités d’accompagner l’OCLEI et ses partenaires institutionnels dont le Bureau du Vérificateur Général (BVG), le Ministère de la justice, le Ministère de la promotion de la femme, de l’enfance et de la famille qui tiennent compte des droits des femmes et des filles et de l’égalité des genres et équité.
Elle se mesure aussi dans le développement et la mise en synergie entre les partenaires institutionnels et les OSC. En effet, I’OCLEI avait déjà mis en place un cadre incluant des confréries religieuses. Pour assurer l’efficacité du Cadre de concertation multi acteurs élargi (CCME), le projet a accompagné I’OCLEI pour élargir ce cadre et y impliquer des OSC qui serviront de relais pour la diffusion des messages et des rapports de I’OCLEI. C’est dans ce contexte que le CCME a été mis en place et compte 22 personnes dont 7 femmes.
L’objectif du projet est de fédérer les efforts des différents acteurs dans un espace de coordination des actions et de partage d’expériences en matière de prévention et de lutte contre la corruption, notamment les pratiques corruptives et discriminatoires qui affectent Ies femmes, les filles et les groupes vulnérables
Des sessions renforcement des capacités des partenaires institutionnels ont été également menées par le projet pour renforcer la performance organisationnelle de ces partenaires et leur permettre de mieux accomplir leur mission de lutte contre la corruption, notamment les pratiques corruptives et discriminatoires qui affectent les femmes, les filles et les groupes vulnérables. C’est dans ce sens que 81 personnes de l’OCLEI dont 23 femmes ont été formées sur des thématiques liées à la performance organisationnelle. Parmi ces personnes, 71% dont 67% de femmes affirment être mieux outillés en matière de performance organisationnelle sensible à l’égalité des genres et l’équité.
Effet l’impact
L’analyse des données collectées auprès des cibles, associée à la lecture des documents du projet ainsi que la revue documentaire, montre que l’exécution du projet à Bamako et dans les régions ciblées a des effets positifs sur les populations maliennes, notamment les femmes les filles, les OSC et les partenaires institutionnels. Ces effets sont confirmés par les résultats de l’évaluation qui montrent entre autres données que :
- 190 034 femmes ont été rejointes par le projet. Parmi elles, 92% affirment avoir augmenté leur capacité d’action face aux pratiques corruptives et discriminatoires, grâce aux activités de sensibilisation, d’éducation et de communication qui ont été menées par le projet en collaboration avec ses OSC partenaires. En effet, ces activités leur ont permis de mieux connaitre leurs droits et de pouvoir faire face aux actes de corruption et de discrimination à leur égard.
- 677 personnes dont 372 femmes issues des OSC, de l’OCLEI et des autres partenaires institutionnels ont été formées par le projet sur diverses thématiques liées à leur performance organisationnelle ;
- 92% des responsables d’OSC affirment avoir adopté de nouvelles procédures de gestion pour la mise en œuvre de leur mission en lien avec la lutte contre la corruption 94, 12% du personnel de I’OCLEI se sentent désormais plus aptes à intégrer une dimension de genre et d’équité dans le plan stratégique de leur institution.

Le projet LUCEG, visant à soutenir la lutte contre la corruption pour et par l’égalité des genres, financé par Affaires mondiales Canada (AMC) et mis en œuvre par l’École nationale d’administration publique du Québec (ENAP) et ses partenaires, a atteint des résultats significatifs après plus de deux années de mise en œuvre. Le LUCEG a pour résultat ultime de l’évaluation à mi-parcours menée par le Centre d’études, de recherche formation (CERAF) a révélé des points positifs et des axes d’amélioration. Et le projet LUCEG se réjouit de l’organisation de cet atelier et reste fermement engagé dans l’atteinte de ses objectifs.
Youma A Cissé