
Dans le cadre de la 9ème édition de la Semaine de la Jeunesse contre la Corruption, une conférence-débat s’est tenue à la Faculté des Sciences Administratives et Politiques (FSAP) le 19 février 2025. L’événement, ayant pour thème « L’éthique et l’intégrité des jeunes comme levier pour une lutte efficace contre la corruption », a réuni des étudiants et des acteurs engagés pour discuter des enjeux liés à la corruption et à la promotion de l’intégrité au Mali. La cérémonie d’ouverture a été présidée par Mohamed Gakou, représentant du projet LUCEG, M. Cheick Amala Touré, Doyen de la Faculté, et Mar Amagna Poudiougo, représentant de la Communauté des pratiques en Matières de Lutte contre la Corruption (CPCL).
L’objectif principal de cette rencontre était de sensibiliser les étudiants face aux pratiques corruptrices et discriminatoires liées à la corruption.

Après avoir expliqué la mission et les objectifs de la CPLC, Mamadou Sacko, stagiaire à la FSAP, a souligné que la communauté de pratique croit fermement en sa capacité à devenir une force puissante, capable d’engager des milliers de personnes dans la lutte contre la corruption et la promotion de l’intégrité au Mali, en vue d’une société plus juste, équitable et transparente. Les programmes de cette communauté seront axés sur le renforcement des capacités des acteurs locaux, afin de leur permettre de maîtriser des méthodes et des outils innovants et efficaces dans leur lutte quotidienne contre la corruption.

Le représentant du projet LUCEG, Mahamed Gakou, a précisé que la semaine de la jeunesse contre la corruption constitue un appel à l’action et une initiative essentielle pour sensibiliser la jeunesse et renforcer notre engagement collectif en faveur de l’intégrité. Il a souligné que le thème de cette conférence, « L’éthique et l’intégrité comme levier pour une lutte efficace contre la corruption », s’inscrit parfaitement dans les objectifs de cette semaine.
Selon lui, cette initiative s’accompagnera d’une série d’activités éducatives, interactives et inclusives à Bamako ainsi que dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti et Gao. Ces activités permettront aux jeunes de mieux comprendre les enjeux de l’intégrité et du civisme à travers :
- Des conférences-débats et des échanges intergénérationnels,
- Des campagnes de sensibilisation et des formations,
- Des activités sportives et culturelles visant à renforcer l’esprit citoyen et la cohésion sociale.
Ces actions, soutenues par des organisations de la société civile, des institutions publiques et des experts en gouvernance, contribueront à outiller la jeunesse contre la corruption et à renforcer son engagement citoyen.
Au cours de cette conférence le panel a été par Koniba Samaké, présidente de la TRIJEUD, Doyen de la Faculté M. Cheick Amala Touré et le directeur du pays, du projet LUCEG Dramane Yacouba Diallo qui a été modéré par la présidente de la CPLC Mariam Diama Sanogo.
Lors de sa prise de parole, Koniba Samaké, présidente de la TRIJEUD, a rappelé que la corruption étant un phénomène humain, toute démarche préventive doit avant tout s’appuyer sur les individus eux-mêmes. Elle a souligné que l’éthique et l’intégrité, qui relèvent de la responsabilité individuelle, sont important dans la lutte contre la corruption. En effet, c’est en encadrant les actions de chaque individu et en influençant positivement leur comportement que l’on peut véritablement prévenir ce fléau.

La Présidente a également évoqué les nombreuses situations quotidiennes qui mettent à l’épreuve notre éthique et notre intégrité, telles que contourner une file d’attente lors des inscriptions à l’université, dans les hôpitaux, ou pour accéder à des documents administratifs comme un certificat de résidence ou un certificat de bonne vie et mœurs. Elle a aussi mentionné l’utilisation de sa position pour accorder un avantage à une personne au détriment d’autres. Et elle a aussi précisé que l’éthique et l’intégrité, bien qu’essentielles, ne suffisent pas à elles seules. Elles doivent être accompagnées d’un cadre légal dissuasif et de règles déontologiques adaptées à chaque secteur. En conclusion sa communication, la présidente a formulé plusieurs recommandations aux autorités, notamment :
- Renforcer la synergie d’action entre les institutions luttant contre la corruption,
- Promouvoir la collaboration entre les institutions et les organisations de la société civile,
- Organiser des formations continues sur l’éthique et l’intégrité dans tous les secteurs, notamment la justice, l’éducation, la santé, et la passation des marchés publics entre autre…

Dramane Yacouba Diallo a souligné que les jeunes du Mali, même s’ils pensent évoluer dans de bonnes conditions aujourd’hui, ne peuvent prédire ce que l’avenir leur réserve, car nous vivons dans un monde incertain. Il a insisté sur le fait que bien que nous possédions certains moyens, c’est aux jeunes de jouer un rôle déterminant pour induire un changement positif. C’est d’ailleurs pour cette raison que la CPLC a choisi d’organiser cette conférence-débats à la « colline du savoir ». Le savoir doit être un véritable outil de transformation, et cela nécessite des conditions adéquates pour s’engager pleinement dans la lutte contre la corruption, un fléau qui entrave l’exercice de vos droits. Il a conclu en affirmant que le rôle des jeunes est crucial si nous voulons bâtir une société plus juste, équitable et fondée sur la justice sociale. L’école et les universités sont les lieux idéaux pour soutenir ce combat, d’où l’importance des échanges avec le milieu universitaire.

À la fin de la cérémonie, Ada Diawara vice de présidente la Coalition des Organisations de la Société Civile pour la Lutte Contre la Corruption (COSCLCCP), a encouragé les étudiants en soulignant qu’ils sont ici pour étudier, obtenir un diplôme et trouver un emploi. Elle a toutefois rappelé que des obstacles, souvent liés à la corruption, peuvent se dresser sur leur route. Elle les a incités à lutter contre ce fléau avec la même détermination qu’ils mettent dans leurs études, car la corruption reste l’un des principaux obstacles à leurs aspirations

professionnelles.
Youma A Cissé