Le samedi 9 mars, à Sangarébougou, la Fédération Nationale des Jeunes Filles et Femmes pour l’Autonomisation (FENAJFA), en collaboration avec le projet de Lutte contre la Corruption et pour l’Égalité des Genres (LUCEG), a organisé un débat public sur l’impact de la corruption sur les droits des femmes, dans une école publique à Bamako ainsi que dans la région de Koulikoro.
L’objectif principal de cet événement était de promouvoir l’engagement politique des femmes et leur participation dans la vie publique afin de renforcer leur contribution à la lutte contre les pratiques corruptrices qui entravent leurs droits fondamentaux, notamment l’accès aux services sociaux de base.
Plusieurs aspects de la corruption ont été abordés lors des débats, notamment les droits des femmes, le respect envers celles-ci, l’impact de la corruption sur elles, et les moyens par lesquels les femmes peuvent s’impliquer dans la vie nationale. Les femmes sont souvent les premières victimes des pratiques corrompues qui gangrènent les institutions publiques. De la bureaucratie opaque aux pots-de-vin, la corruption constitue un obstacle majeur à leur progression et à leur influence dans la sphère publique. Face à cette réalité, les femmes s’engagent à élever la prochaine génération dans un environnement dépourvu de corruption, où les opportunités sont accessibles à tous, sans distinction de genre. Elles se dressent ainsi comme des actrices essentielles dans la lutte contre la corruption et la promotion d’une gouvernance éthique et inclusive selon la Directrice Exécutive de la FENAJFA, Ramata Diakité.

Deux panelistes ont animé ce débat : la présidente de la Communauté Pratique de Lutte contre la Corruption (CPLC), Mariam Diama Sanogo, qui a exposé différents types de corruption et a prodigué des conseils aux femmes sur la manière de lutter contre ce fléau ; et Diba Diallo, chargée des Violences Basées sur le Genre à FENAJFA, qui a mis l’accent sur la lutte contre la corruption, en particulier dans les centres de santé, en illustrant ses propos par des exemples concrets de corruption observée au sein des maternités.
Par ailleurs, Salif Diarra, conseiller spécial de l’ASCOSA de Sangarébougou, a souligné que même en l’absence de ressources financières, la prise en charge des malades serait assurée gratuitement, grâce à l’appui de la Banque mondiale.
Cette année, le thème international de la Journée internationale des femmes est « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Le Mali a choisi pour thème national : « Représentativité des femmes dans la vie publique et politique : défis, enjeux et perspectives ».
La célébration de la Journée Internationale de la Femme cette année intervient dans un contexte marqué par l’engagement des autorités de la Transition à mettre fin aux différentes crises qui sévissent au Mali, en mettant en œuvre les recommandations issues des Assises nationales de la Refondation du Mali. Dans cette dynamique, le projet LUCEG et ses partenaires souhaitent sensibiliser sur les pratiques corruptives et discriminatoires qui affectent les droits des femmes, des filles et des groupes vulnérables.
Pour ce faire, le projet LUCEG entend apporter un soutien financier et technique à ses partenaires OSC, notamment les associations de défense des droits des femmes et l’OCLEI, pour l’organisation d’activités de communication, de sensibilisation, de formation et de plaidoyer sur la lutte contre les pratiques corruptrices qui entravent les droits des filles et des femmes, en particulier leur accès aux services sociaux de base (éducation, santé, état-civil, emploi, accès au crédit, etc.), à Bamako et dans les régions, lors de la journée internationale des droits des femmes.
Kadiatou Traoré