Secrétaire particulière (SP) de l’Ambassadeur/Représentant permanent du Mali auprès des Nations unies à New York (Etats-Unis) et présidente fondatrice de l’Ong «Wassa Karité», Mme Diakité Mariam Koné vient d’honorer notre pays sur la scène internationale. Elle est en effet Ambassadrice et lauréate cette année du trophée «African Leadership Award». Sa distinction lui a été remise le 5 novembre 2022. Une juste reconnaissance de son leadership dans la promotion non seulement de nos produits, mais aussi de l’autonomisation de la femme rurale.
«C’est au nom du peuple malien, particulièrement au nom des coopératives de femmes productrices de beurre de karité en milieu rural, que j’ai accepté ce trophée» ! Ainsi s’exprime Mme Diakité Mariam Koné. Présidente fondatrice de l’Ong «Wassa Karité», elle a été désignée «Ambassadrice» et lauréate du trophée «African Leadership Award» 2022. «Ce prix est dédié à toutes les braves femmes en Afrique et à travers le monde qui travaillent inlassablement et avec dignité pour soutenir leurs familles et communautés», poursuit la lauréate.
«Cette distinction représente un encouragement pour moi et m’inspire davantage à œuvrer pour l’épanouissement de la femme», nous confie Mme Diakité depuis New York où elle travaille comme Secrétaire particulière (SP) de l’Ambassadeur/Représentant permanent du Mali auprès des Nations unies. Créée au Mali depuis 2008, «Wassa Karité» œuvre depuis à la protection du parc de karité, à la promotion du développement socio-économique et culturel des femmes productrices de karité dans le milieu rural. A ces actrices du développement durable, elle a apporté un appui précieux dans la revalorisation de leur travail et de leurs produits. D’où sans doute cette prestigieuse reconnaissance au niveau international.
Les acquis de l’Ong plaident en tout cas en sa faveur. A sa création, elle a multiplié les visites de prospection sur le terrain pour «échanger et toucher du doigt la réalité des femmes productrices». Ses responsables ont aussi mené des actions humanitaires en milieu rural (régions de Sikasso, Koulikoro et Kayes) ; acheté des centaines de kilos de beurre de karité destinés aux coopératives américaines… Sans compter les réunions de sensibilisation des femmes à la préservation du parc de karité et de l’environnement ; la formation des femmes aux meilleures techniques de production du beurre de karité et aux dispositions requises en vue de la conservation et de la gestion de la production.
Le karité, un trésor qui fait face à de nombreuses menaces
«Le karité, arbre majestueux, est utilisé depuis des millénaires dans la société africaine pour ses bienfaits, mais aussi dans le monde moderne pour différentes fonctions, dont les principales sont dans l’industrie agroalimentaire (comme le chocolat), dans la cosmétique et dans la recherche pharmaceutique», souligne Mariam Koné Diakité. Son Ong œuvre aujourd’hui à aider les productrices à en tirer le maximum de profits. Et cela d’autant plus que, analyse la présidente fondatrice, «le Mali est un pays très riche du fait de l’abondance de ses ressources naturelles et surtout de la diversité de sa population. Et pourtant, la majorité manque de moyens de subsistance».
Cette distinction va rehausser sa réputation internationale et l’aider à relever les défis qu’elle s’est fixée. Il s’agit de positionner le Mali sur les marchés régionaux et mondiaux des produits de karité, car «notre pays possède près des trois quarts des pieds de karité dans le monde» ; encadrer davantage les femmes rurales afin d’améliorer la qualité des noix et du beurre de karité ; promouvoir le commerce équitable sur le marché international qui est actuellement très compétitif… Elle s’attelle aussi à soutenir le développement socio-économique de la filière karité et des communautés qui en dépendent, dont environ 90 % sont des femmes. «Wassa Karité» travaille également, selon sa présidente, à «créer des accords de coopération et non de compétition entre les femmes productrices de karité en milieu rural».
Et d’ajouter, «Wassa Karité a des ambitions médiatiques sur le karité qui vont favoriser la synergie entre des activités économiques et la conservation de la nature, car il faut qu’il y ait une harmonie entre la santé écologique, la santé humaine et la santé économique». Pour ce faire, souligne Mme Diakité, «l’Etat doit mettre en place une vraie politique nationale de soutien et surtout d’encadrement qui prône la coopération étroite avec les collectivités locales dans le but de favoriser un développement économique et culturel en harmonie avec le bien être des populations et la préservation de l’environnement». Et cela est très urgent d’autant plus que «le karité est menacé à cause de l’abattage anarchique, l’utilisation excessive des engrais et autres produits chimiques qui appauvrissent le sol et conduisent à la désertification».
C’est un trésor environnemental à protéger. Surtout que, rappelle l’Ambassadrice et lauréate du trophée «African Leadership Award», le parc de karité fait partie de «notre héritage» ! Sans la nature, l’être humain perd son intégrité et il n’ y aura pas de civilisation». D’où sans doute la nécessité de mettre dans «le curriculum des écoles l’importance de l’arbre de karité car s’il disparaît, des millions de personnes vont perdre une vraie source de revenus». Cette dame engagée est en tout cas déterminée à se battre pour prioriser «la stratégie nationale de développement durable de la filière karité en créant une synergie au niveau des différents acteurs de la filière, un véritable levier de création de richesses et un facteur de développement».
Auréolée de cette prestigieuse distinction, Mme Diakité Mariam Koné lance un vibrant appel aux femmes, notamment celles du monde rural, et les exhorte à «comprendre la nécessité d’une meilleure éducation sur le karité». Elle appelle tout le monde à «mettre l’accent sur la valeur de l’arbre de karité, à protéger le parc qui est aujourd’hui menacé du fait de la dégradation de l’environnement (sécheresse, désertification…» !
Pour la défense de cette noble cause, elle est aujourd’hui une référence mondiale grâce à son leadership récompensé à New York le 5 novembre 2022 !
Moussa Bolly
Le Matin