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L’extrémisme violent paralyse le pays, perturbant l’économie et entraînant de graves conséquences

by Nandi
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L’information, la sensibilisation/formation, la création d’opportunités économiques, et la bonne gouvernance accompagnée de l’organisation communautaire sont les quatre piliers essentiels pour contrer l’extrémisme violent

Le monde connaît une recrudescence de l’extrémisme violent, un phénomène qui a fortement augmenté ces dernières années et qui s’entrelace désormais aux niveaux local, régional et international. Sous diverses formes, cette menace grandissante met en péril la sécurité et la cohésion sociale dans notre pays, souvent au service d’objectifs politiques, idéologiques ou religieux. Dans cette interview exclusive, Ibrahima Coulibaly, chargé de projet à l’ONG Association de Formation et d’Appui au Développement (AFAD), nous présente un état des lieux de la violence, examinant ses liens avec divers objectifs politiques et sociaux. Il éclaire les dynamiques en jeu et les efforts nécessaires pour favoriser des changements positifs.

Nandi.info : Pourriez-vous aborder la question de l’extrémisme violent ?

I C : Tout avant aborder ce sujet de l’extrémisme violent, il est essentiel de commencer par la radicalisation, qui représente la phase où la frustration et le mécontentement se transforment en actes violents. L’extrémisme violent, quant à lui, se caractérise par l’emploi de la violence pour atteindre des objectifs ou provoquer des changements, qu’ils soient politiques ou sociaux. Ainsi, l’extrémisme violent se définit comme l’utilisation de la violence pour réaliser des objectifs déterminés.

Quels sont les impacts de l’extrémise violent ?

I C : L’extrémisme violent paralyse le pays en perturbant les activités économiques et en engendrant des conséquences graves telles que des pertes humaines quotidiennes et des déplacements massifs de populations, entraînant l’abandon de villages entiers. Cette situation impacte sévèrement les droits des enfants : ceux qui fuient ne peuvent plus aller à l’école, accéder aux soins de santé, et sont confrontés à la famine, car les activités agricoles et commerciales sont gravement affectées. En conséquence, le pays accuse un retard dans son développement et voit son progrès freiné.

Comment définir la violence politique ?

I C :  Pour la violence, avant le scrutin, les individus peuvent être confrontés à des intimidations, des insultes, ou même des agressions physiques, ce qui constitue une forme de violence. Pendant la période électorale, la violence peut se manifester en entravant les campagnes, en empêchant les candidats de se déplacer ou de s’exprimer librement. Après l’élection, la violence politique peut également surgir lorsque certains refusent d’accepter les résultats, menant à des affrontements et à des perturbations.

Comment luttons contre l’extrémisme violent ?

I C :  Pour lutter efficacement contre l’extrémisme violent, il est crucial d’informer, de sensibiliser et de former les communautés, y compris les décideurs. Une compréhension approfondie de l’extrémisme violent permet de développer des réponses plus adaptées pour le combattre. Il est également important de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes, car ce sont des groupes particulièrement vulnérables à la radicalisation. La gestion inappropriée des biens publics peut engendrer frustrations et mécontentements, conduisant ainsi les jeunes et les femmes à se tourner vers la radicalisation et la violence extrême.

Pour gagner la lutte contre l’extrémisme violent, il est aussi indispensable d’instaurer une bonne gouvernance dans la gestion des biens publics et de mettre en place des structures communautaires telles que des comités de vigilance et des structures de prévention. Ces entités doivent être capables de détecter les jeunes à risque de radicalisation et d’extrémisme violent.

Ainsi, les quatre piliers essentiels pour contrer ce phénomène sont : l’information, la sensibilisation/formation, la création d’opportunités économiques, et la bonne gouvernance accompagnée de l’organisation communautaire. Ensemble, ces éléments permettent de renforcer la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent.

La communauté doit jouer quel rôle pour éviter et apaiser les tensions ?

I C :  La communauté doit jouer un rôle fondamental dans cette lutte ; elle doit mettre en place des mécanismes pour apaiser les tensions, détecter les foyers de conflit et identifier les jeunes susceptibles de tomber dans la radicalisation ou l’extrémisme violent. 

Il est également crucial d’instaurer des cadres de dialogue communautaire où chaque citoyen peut exprimer ses préoccupations et exposer ses problèmes. Cela permet de proposer des solutions avant que les tensions ne dégénèrent et de prendre des initiatives préventives.


Quel est donc le rôle de l’ONU dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent ?

I C :  L’ONU joue un rôle crucial dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Elle doit soutenir les États dans l’élaboration de lois et de stratégies efficaces contre la radicalisation et l’extrémisme violent, en mobilisant ses agences internationales et ses partenaires. Par exemple, le Mali a développé une stratégie de lutte contre ces phénomènes avec l’appui des partenaires internationaux. Ainsi, l’ONU doit continuer à jouer un rôle de soutien essentiel pour aider les États dans cette lutte contre la radicalisation et la violence extrême et veiller à ce que les mécanismes internationaux soient pleinement opérationnels et accessibles à tous les États, afin de faciliter la collaboration entre les structures internationales et les organismes engagés dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent. Et il est essentiel de reconnaître que ces phénomènes sont l’affaire de tous. L’extrémisme violent est un phénomène complexe, et il est crucial de s’unir pour le combattre efficacement.

Et l’État doit assumer plusieurs rôles, notamment ceux de procureur, d’organisateur, et de financeur, tandis que les organisations, la société civile et les communautés doivent jouer un rôle de soutien et de prévention. Tous ces acteurs doivent collaborer pour soutenir les politiques et les stratégies de l’État contre la radicalisation et l’extrémisme violent.

Votre mot de fin ?

IC : Bien que ce phénomène soit complexe, une approche collective impliquant tous les acteurs permet de renforcer la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent. C’est en comprenant l’extrémisme violent qu’on peut amener des réponses pour vraiment mieux lutter contre ce phénomène.

Kadiatou Traoré

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