Il est incompréhensible au 21ème siècle que les maliens continuent de souffrir de la coupure d’électricité intempestive alors que le pays regorge d’énormes potentialités jusque-là inexploitées susceptibles d’assurer pleinement son autonomie énergétique. Et le fait de confiner passivement les populations dans le noir est le signe patent de l’échec cuisant des autorités en charge du ministère de l’Energie d’autant qu’elles auraient à portée de main, les moyens adéquats pour faire recours aux énergies renouvelables afin d’assurer la continuité de la fourniture d’électricité au grand bonheur des consommateurs.
Cependant, ces énormes potentialités en énergies renouvelables dont disposent le Mali comportent entre autres, de l’hydraulique, du solaire et de l’éolienne. Un projet, visiblement piétiné depuis des années, par les dirigeants politiques lesquels, ont pu mettre en place un système électrique dit réseau national interconnecté détenu et exploité par l’énergie du Mali (EDM sa) et celle-ci ravitaille seulement, 35 villes sur l’ensemble du territoire national y compris le district de Bamako. Mais l’EDM semble être défaillante vis-à-vis de ses engagements notamment, dans le cadre de la promotion du secteur de l’énergie ainsi que le manque de financement relatifs aux allègements fiscaux à l’endroit des entreprises privées qui font certainement, de l’auto production dans les énergies renouvelables. Aussi, il faudrait préciser au passage, que des sources de production de notre pays sont majoritairement thermiques, 58% de la puissance totale serait installée selon la FENEM en 2018 dont une part importante provient des barrages hydro-électriques avec une estimation de 27 % et les 15% restants sont issus d’importations d’électricité provenant essentiellement de la Côte d’Ivoire, le pays voisin. Cela étant, les constats par rapport à l’accessibilité et la fourniture correcte de cette vertu vitale demeurent toujours alarmants et cela devrait motivé de plus, des autorités y compris des acteurs à faire recours aux énergies renouvelables et pourquoi ne pas miser sur elles afin d’alléger la souffrance des citoyens lambda. Par ailleurs, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), plus de 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Par contre au Mali, environ 50% de la population ont accès à l’électricité avec de fortes disparités importantes entre les zones urbaines et rurales. Aussi, la même source précise que l’accès à ladite électricité serait limité à seulement 21,12% de la population en milieu rural. De même, malgré la volonté manifeste des autorités maliennes traduite par la mise en place du Plan d’action national d’énergies renouvelables (PANER), le Mali peine toujours, à faire face aux défis énergétiques à moins que la bonne gestion des 45 milliards de francs CFA récemment empruntés auprès de la banque ouest africaine servirait autrement, à écarter de doute sur une éventuelle exonération des équipements d’énergies renouvelables, de la TVA sans oublier des droits et taxes à l’importation. Certains experts laissent croire que notre pays pourrait devenir un grand producteur d’énergie solaire, car il bénéficierait de 7 à 10 heures d’ensoleillement par jour et ce, dans toute l’année, avec une irradiation moyenne, de 5 à 7 KWH/m²/jour contre une moyenne mondiale estimée de 4 55 KWH/m/jour). Pour rappel, les objectifs de ce plan d’actions est de faire entre autres, l’augmentation de la capacité installé des centrales d’énergies reliées au réseau, passant de 156 MW en 2010 à 1416 MW en 2030 et la production électrique totale à base d’énergie passant de 692 (2010) à 3558 GWh (2030) annuel. Enfin, rien ne saurait être la solution de la coupure d’électricité intempestive tant que les dirigeants politiques ne prennent pas leur responsabilité vis-à-vis de la situation et les acteurs évoluant dans les secteurs privés, de faire des plaidoiries auprès d’elles, pour le développement du secteur de l’énergie.
Yacouba COULIBALY