Accueil Mali Tribune 26 Mars 1991 : Quel avenir pour la démocratie malienne ?

26 Mars 1991 : Quel avenir pour la démocratie malienne ?

by Nandi
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Alors que les Maliens s’apprêtent à célébrer les 32 ans de la démocratie malienne, une question revient en boucle : quel avenir pour la jeune démocratie malienne qui traverse des moments sombres ? Dr. Mohamed Amara, sociologue et analyste politique, tente de répondre à la question.

En espace de 30 ans d’exercice démocratique, le Mali traverse un tsunami sociopolitique sans précédent. Ce tsunami politique émerge de l’inefficacité du système de gouvernance de la plupart des régimes. Une inefficacité qui s’explique par la corruption et l’impunité, symboles de la mauvaise gestion. Depuis 2012, les contestations populaires serpentent les régimes démocratiques et se terminent par des putschs militaires : ATT en 2012, IBK en 2020.

Alors que les Maliens s’apprêtent à célébrer les 32 ans de la démocratie malienne, une question revient en boucle dans l’esprit : quel avenir pour la jeune démocratie malienne qui traverse des moments sombres ?

Pour Dr. Mohamed Amara, sociologue non moins analyste politique, pour que notre démocratie sorte de cette situation d’entre deux mondes, il faut affirmer une des valeurs fondamentales de la démocratie qui est “l’égalité “.

“La démocratie ne se décrète pas, elle se construit. Pour que le système démocratique marche, il faut qu’on arrive à créer les meilleures conditions de vie sociale et économique pour les populations aussi bien rurales qu’urbaines pour l’accès à la santé, à l’emploi, à la sécurité, à l’eau quelques soient notre lieu d’habitation et notre statut social. La vie de chaque Malien doit être protégée”, précise-t-il.

Notre analyste ajoute que tout ce que nous avons comme système démocratique est le fruit de la révolution des années 1990, des associations, des syndicats et des partis politiques pour dégager la dictature militaire de Moussa Traoré et réclamer plus de liberté d’expression.

“L’avenir de la démocratie dépend de notre ambition démocratique, c’est-à-dire notre capacité à la réinventer grâce à des projets socioéconomiques, culturels, de développement tout simplement pour le Mali dans les 30-50 ans à venir. Réinventer la démocratie, c’est aussi s’inspirer de nos modes de gouvernance traditionnels (résolution de conflits, conventions sociales, etc.) pour légitimer les actions publiques et les délibérations”, affirme Dr. Amara.

A l’en croire, il faut construire une forme de gouvernance où la jeunesse (homme-femme), les libertés individuelles, la sécurité, le mieux vivre ensemble et le bien-être sont au centre martelant que l’élection présidentielle reste l’un des indicateurs par excellence pour évaluer la santé d’une démocratie d’où la nécessité de tenir le scrutin présidentiel de février 2024. “Enfin, il faut bâtir des dispositifs démocratiques égalitaires pour mieux écouter, concerter, entendre et impliquer les citoyens dans les réformes. De cette façon-là, on érige une certaine culture démocratique ; de cette façon-là, on redonnera vie à notre démocratie. Une démocratie ouverte sur le monde”, conclut-t-il.

Ousmane Mahamane

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