“L’inflation qui demeure maitrisée devrait se maintenir en dessous de la norme communautaire de 3 %”
Avant de procéder au lancement du processus budgétaire 2025, Alousseni Sanou (ministre de l’Economie et des Finances) est revenu sur les thèmes abordés durant la conférence. Il s’agit de trois thèmes pour le processus budgétaire 2025 qui sont, entre autres, “La vision Mali 2063 et l’élaboration de la stratégie nationale de développement à moyen terme du Mali : enjeux et implications pour les politiques publiques”, “La mercuriale des prix : élaboration, mise à jour et utilisation dans le processus d’exécution et de contrôle du budget de l’Etat”, “Le dialogue de gestion et l’opérationnalisation des outils de pilotage du budget-programmes : expériences et bonnes pratiques au sein des ministères et institutions”.
Le ministre a fait part de l’évolution récente de l’économie du Mali mais aussi ses attentes par rapport aux thèmes des échanges. Il a fait savoir qu’en dépit des effets négatifs des différentes crises, notamment, en Ukraine et l’embargo illégal et illégitime de la Cédéao et de l’Uémoa imposé à notre pays en 2022, le contexte macro-économique sur le plan national qui prévaut à l’élaboration du budget 2025 est plutôt rassurant.
A ses dires, ce contexte macro-économique se caractérise par une amélioration progressive de la situation sécuritaire et sociopolitique avec comme toile de fond la montée en puissance des Forces armées maliennes qui assurent désormais la protection des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire national.
“Le taux de croissance réelle du PIB estimée à 5,1 % en 2023 devrait atteindre 5,3 % et 5,1 % respectivement en 2024 et 2025. L’inflation qui demeure maitrisée devrait se maintenir en dessous de la norme communautaire de 3 % grâce aux efforts conjugués du gouvernement, des acteurs du monde économique et une bonne campagne agricole. Pour ce qui concerne les premières estimations de l’exécution budgétaire 2023, la mobilisation des recettes fiscales ressort assez satisfaisante avec un taux de pression fiscale qui se situe à 14,7 % du PIB contre une prévision de 14,6 %. L’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues, soit 24,6 % du PIB contre une prévision de 26,2 %. Le niveau du déficit budgétaire est ressorti à 3,7 % du PIB nettement meilleur que la prévision de 4,9 %. En ce qui concerne l’année budgétaire 2024 qui démarre sous de bons auspices, le gouvernement maintiendra les efforts pour l’amélioration de l’exécution du budget à travers le double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et d’efficacité des dépenses de l’administration.
Pour l’exercice 2025, les perspectives macroéconomiques du Mali incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente et responsable, malgré un regain de la croissance du PIB réel. A cet effet, la politique budgétaire vise un objectif de déficit budgétaire de 3,6 % du PIB en 2025 compte tenu de nombreux engagements du gouvernement notamment dans le cadre du renforcement des acquis en matière de défense et de sécurité ainsi que de l’amélioration des infrastructures socioéconomiques de base pour de meilleures conditions de vie des populations. Il reste entendu qu’à moyen terme, la politique budgétaire s’inscrirait dans la dynamique de revenir progressivement au critère de convergence communautaire de l’Uémoa de 3 % à l’horizon 2026″, a-t-il annoncé.
Le ministre a informé que la gestion budgétaire au Mali a basculé en mode budget-programmes, il y a 7 ans, conformément à la loi n°2013-028 du 11 juillet 2013, modifiée, relative aux lois de finances. “A cet effet, il a été noté des avancées, succès et bonnes pratiques en la matière, mais également et sans doute, quelques difficultés qu’il convient de surmonter ensemble. Quelques-unes de ces difficultés ont d’ailleurs été, à juste titre, choisies comme thème de panel pour être débattu durant la journée”, a-t-il dit.
Siaka Doumbia